Réagissant aux résultats du premier tour de l’actuelle session du baccalauréat, Dieudonné Minlama Mintogo, un des candidats de la dernière présidentielle, exhorte l’Etat à revoir sa copie dans le secteur de l’éducation gabonaise assombri par d’interminables et répétitives grèves.
« L’école est devenue un lieu de pression où toutes les passions s’expriment. L’éducation a laissé la place aux vices et trafics en tous genres. Les notes et les diplômes se vendent et s’achètent. L’excellence a fait place à la médiocrité. Les grèves à répétition et sans issue rythment la cadence des années scolaires dans notre pays. La coupe est pleine. Le danger est là ! », tel est le tableau sombre de l’éducation dépeint par Dieudonné Minlama Mintogo, président d’« Ensemble pour la République ». Ce dernier fustige la « situation chaotique » dans laquelle s’enlise l’école gabonaise. C’est pourquoi, il prône la mise en place d’« un plan d’urgence sur l’éducation et la formation ».
« Les derniers résultats obtenus au baccalauréat de cette année avec une moyenne générale inférieure de 3/20 (Ndlr : 14 % d’admission au premier tour) nous rappellent que nous avons touché le fond et qu’il va falloir prendre conscience et rebondir », alerte-t-il. Selon lui l’urgence est d’autant plus importante qu’il est utopique de penser le développement encore moins l’émergence à l’horizon 2025 sans « Ressources Humaines » de qualité, première richesse d’un pays. « Notre ambition de faire du Gabon un pays émergent dans les vingt prochaines années ne pourrait se réaliser avec un système éducatif en lambeau », martèle-t-il.
Pour ce faire, le candidat malheureux appelle toutes les parties prenantes à taire leurs divisions et à dialoguer pour trouver un compromis. « J’appelle les uns et les autres à un sursaut républicain. Taisons nos divisions et mettons-nous ensemble pour soigner et sauver l’école gabonaise », a-t-il exhorté sans ambages.
Dialogue national sur l’éducation
Pour Dieudonné Minlama, la sortie de crise du système éducatif national passe par l’organisation d’un dialogue national sur l’école gabonaise ayant pour acteurs : élèves, syndicats, leaders d’opinions, gouvernement, parlement, partenaires du développement, etc. Ce dialogue national permettra, selon lui, de définir ensemble les priorités de l’heure.
« Faisons le pari d’aligner cinq années scolaires sans grève au nom de l’intérêt supérieur de la Nation et de l’épanouissement de notre Jeunesse. Faisons le pari de re-moraliser notre système éducatif. Faisons le pari de doter notre pays d’infrastructures scolaires à la hauteur de nos ambitions. Faisons le pari d’améliorer les conditions de travail des enseignants et de nos enfants en tenant compte de la situation économique du pays », invite-t-il.
Mais que peut réellement valoir un tel dialogue alors que les Etats Généraux de l’éducation organisés en 2010 et censés répondre aux préoccupations substantiellement posées par l’homme politique ont échoué ? Il va de soi que ce ne sont pas les réformes qui font défaut au Gabon ni même entravent le bon fonctionnement de l’école gabonaise mais l’aptitude des hommes à faire appliquer par endroit certaines réformes sources de discorde entre le gouvernement et les syndicats.