LIBREVILLE -- Le ministère gabonais de l’Intérieur et de la Sécurité publique a démenti mardi avoir autorisé une marche des partisans du principal opposant gabonais Jean Ping de l’aéroport international Léon Mba de Libreville vers le palais présidentiel où une rumeur affirme que l’opposant s’installera de force au pouvoir.
"Depuis le lundi 24 juillet dernier, un communiqué relayé abondamment par les réseaux sociaux appelle les Gabonais à se rendre à l’aéroport Léon Mba à l’occasion de l’arrivée de monsieur Jean Ping tout en affirmant que cette manifestation serait autorisée par les services de la Préfecture de police de Libreville", indique le communiqué.
"Le ministère de l’Intérieur tient à souligner qu’à ce jour, et à cette heure, aucune demande relative à la manifestation projetée n’a été déposée auprès des services compétents de son département", poursuit le document.
"Par conséquent, le ministre de l’Intérieur, garant à la fois des libertés publiques et de la sécurité des personnes et des biens, met en garde les diffuseurs de ce type d’information et rappelle que, la tenue de toute manifestation publique en République gabonaise est encadrée par les lois et règlements auxquels est assujettie toute personne désireuse d’organiser une manifestation publique sur l’ensemble du territoire national", conclut le texte.
Jean Ping rentre au Gabon mardi en fin d’après-midi après un séjour européen entamé le 9 juillet dernier. Durant ce périple qui a conduit l’opposant gabonais à Paris, à Bruxelles, à Genève et à Berlin, Jean Ping a sollicité une médiation des institutions européennes et de défense des droits de l’homme pour l’aider à s’installer au pouvoir. L’ancien président de la Commission de l’Union africaine (UA) continue à affirmer qu’il a été le véritable vainqueur de l’élection présidentielle du 27 août 2016. Sa victoire a été volée, selon lui, par l’actuel chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba.
Plusieurs cadres de son mouvement politique ont appelé les Gabonais à se mobiliser pour réserver un accueil chaleureux à Jean Ping et surtout à l’accompagner au palais du bord de mer de Libreville où il doit s’installer avant sa prestation de serment prévu dans deux semaines.
"C’est une prestidigitation", a ironisé un proche du président Ali Bongo Ondimba.
Selon les résultats officiels proclamés par la Cour constitutionnelle, Ali Bongo Ondimba a remporté l’élection présidentielle du 27 août 2016 avec 50,66 % des suffrages contre 47,24 % pour Jean Ping. Ce dernier n’a jamais accepté ces résultats et a qualifié la victoire de son adversaire de "coup d’Etat militaro-électoral".