Depuis plusieurs mois, des rumeurs largement relayées sur les réseaux sociaux font état d’un projet dévaluation du FCFA dans la zone Cemac. C’est donc pour mettre un terme à ces spéculations que le gouverneur de la Banque des Etats d’Afrique centrale, Abbas Mahamat Tolli, a tenu a éclairé l’opinion sur la question, balayant ainsi ce qui apparaît comme de simple craintes sans fondement.
Selon le gouverneur de la BEAC, ces rumeurs ne sont pas les premières, elles «apparaissent de manière épisodique sur la scène sous-régionale depuis le milieu des années 90, après la dévaluation intervenue le 12 janvier 1994». Il a précisé d’ailleurs, que «comme les autres fois, ces rumeurs sont sans aucun fondement. La spécificité aujourd’hui est que ces rumeurs touchent davantage la zone Cemac, en épargnant cette fois-ci la zone Uemoa», accentuées semble t-il par les réseaux sociaux et certains médias.
Pour démontrer le peu de crédit à accorder à de telles spéculations, Abbas Mahamat Tolli a fait une sorte d’étude comparative entre la situation économique en 2017 et celle qui a précédé la dévaluation du FCFA en 1994. Le taux de croissance économique de la Cemac selon le gouverneur est prévu en termes réels à 0,8% en 2017, contre -0,3% en 1993. Le taux d’investissement se situerait à 23,5% du PIB contre 18,8% à la veille de la dévaluation. Le taux d’inflation est prévu en moyenne annuelle à 1,6% en 2017, inférieur à la norme communautaire de 3%, contre -0,4% en 1993.
«Le taux de couverture de la monnaie serait largement supérieur, se stabilisant autour de 60% en 2017, contre 14,8% en 2013, témoignant d’un coussin de réserves officielles encore confortable, de près de 2800 milliards de FCFA en 2017, contre 165 milliards en 1993. Ces réserves officielles, qui garantissent la stabilité externe de notre monnaie représenteraient 2,1 mois d’importations de biens et services en 2017, contre 1,3 mois en 1993», a t-il précisé.
Par ailleurs, il faudrait souligner que le compte d’opérations de la Beac auprès du trésor français serait excédentaire de quelque 2600 milliards de FCFA en 2017, contre un déficit de 78,6 milliards fin 1993. En moyenne, le taux de couverture extérieure de la monnaie était de 21,9% sur la période 1990-1993, contre 80,9% sur la période 2013-2016 et une prévision de 60,4% sur la période 2017-2020.