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« Complément d’enquête » : faut-il y voir la main noire de l’Elysée ?
Publié le lundi 10 juillet 2017  |  Gaboneco
Ali
© Autre presse par DR
Ali Bongo Ondimba, président de la République
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Depuis la diffusion jeudi dernier sur la chaîne française, France 2 d’un reportage consacré à l’actuel Chef de l’Etat gabonais, Ali Bongo Ondimba, l’opinion gabonaise reste divisée. Si les pros Ping soutiennent la diffusion d’un document qui enfonce davantage l’image d’un président controversé, et y voient là des "preuves" supplémentaires, susceptibles de convaincre la Cour pénale internationale des crimes contre l’humanité au Gabon, les partisans du pouvoir, eux crient déjà au scandale et soupçonnent l’Elysée d’être derrière le coup.
Dans quel but le reportage de France 2 a-t-il été tourné au Gabon ? Pourquoi a-t-il été diffusé dans un contexte politique marqué par un contentieux électoral insoluble ? Qui se cache derrière la diffusion d’un documentaire aussi trouble ? Voilà la suite de questions qu’il paraît légitime d’être soulevée, alors que les camps Jean Ping et Ali Bongo s’étripent dans un combat de chapelles, depuis la diffusion, jeudi dernier de « Complément d’enquête », une émission de la chaîne de télévision publique française, qui a consacré son dernier numéro au parcours d’Ali Bongo Ondimba.

L’élément révèle que le Chef de l’Etat gabonais, alors élève en France dans les années 60, a obtenu son baccalauréat grâce à un coup de fil de son père. Mieux, ses anciens camarades de classe et ses enseignants le présentent comme un élève très moyen et bavard. On y apprend aussi un peu plus sur la vocation d’artiste musicien de l’actuel locataire du palais du bord de mer, qui va de temps en temps se relaxer en Grande Bretagne, dans le cadre de ses répétitions avec son orchestre tenu par les Anglais.

Contre toute attente, le document raconte aussi comment Ali Bongo, à l’époque jeune ministre aux côtés de son père Président, avait pu être chassé du gouvernement pour ses prises de positions favorables au multipartisme. Et ce, alors que le pays ployait encore sous le joug du monopartisme, avec un Parti démocratique gabonais (PDG) omniprésent dans l’administration. Le reportage se termine sur une interrogation cynique et indirecte du journaliste qui se demande si Ali Bongo ira jusqu’au bout de son mandat, après avoir insinué que c’est Jean Ping qui avait gagné la présidentielle d’août 2016.

Un reportage à charge…

Si les partisans de l’opposant, Jean Ping se frottent les mains, en saluant des preuves accablantes de la défaite d’Ali Bongo au scrutin présidentiel, non sans jubiler de voir bientôt certains tenants du pouvoir comparaître devant la CPI pour crime contre l’humanité, chez ceux du pouvoir, le dépit et la colère sont perceptibles. C’est le cas du Ministre de la Communication et par ailleurs Porte-parole du gouvernement, Alain Claude Billie By-Nzé, qui dénonce un document à charge. Car selon lui, pour n’avoir donné la parole qu’aux seuls intervenants qui témoignent tous contre Ali Bongo, le reportage de France 2 manque de neutralité pourtant si chère au traitement des informations par les journalistes. Pour le porte-parole du gouvernement, l’intention des journalistes de France 2 est donc claire : « nuire à l’image du président gabonais, en le présentant au maximum comme le dirigeant le plus mauvais que le Gabon n’ait jamais connu ».

Mais cette volonté des journalistes français d’offenser l’honneur d’un Chef d’Etat en fonction, le porte-parole du gouvernement n’est pas le seul à la dénoncer. Même sur la toile, les autres partisans n’excluent plus la main noire d’Emmanuel Macron, qui chercherait à faire chanter voire punir Ali Bongo pour sa diversification de partenariats économiques. Certains soutiennent que c’est devenu la méthode de l’Elysée, puisque la même cabale médiatique s’était déjà produite lors de son premier mandat quand Ali Bongo avait pris la mesure d’interdire l’exportation des grumes non transformées vers la France. Voilà qui devrait encore distendre les relations entre Libreville et Paris, en relançant la crise post-électorale que le pouvoir s’évertue à renvoyer chaque fois derrière nous.

Charles Nestor NKANY
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