Belle perche tendue aux planteurs de cacao, âgés ou en situation d’incapacité que celle du Plan d’aide à la récolte (PAR). Initiée par la Caisse de stabilisation et de péréquation (Caistab), ce plan permettra aux planteurs concernés de continuer à récolter le fruit de leur production grâce au concours de jeunes recrues.
Soucieuse d’aider les planteurs de cacao, âgés ou en situation d’incapacité, la Caisse de stabilisation et de péréquation (Caistab) s’apprête à lancer le Plan d’aide à la récolte (PAR). Une initiative qui permettra aux planteurs concernés de continuer à récolter le fruit de leur production, grâce au concours de jeunes recrues. Concrètement, ce plan prévoit la mise en place d’un mécanisme d’achat des cabosses, en sus du traditionnel système d’achat des fèves séchées.
Indirectement, le Par vise également à optimiser les externalités positives au sein de la filière cacao, à travers l’amélioration des conditions de vie des planteurs âgés, l’augmentation de la production nationale grâce à la limitation des pertes dues à l’abandon des cabosses sur les arbres. Indirectement, le plan participe à la valorisation des métiers agricoles de récolteurs et post-récolteurs, ainsi que le renforcement de la qualité du cacao gabonais.
Selon la Caistab, la mise en œuvre du Par s’effectuera en deux étapes. Dans la première phase, un projet pilote d’une durée de deux mois, lancé à la mi-juillet 2017. Il sera mené dans quatre zones de production dans le Woleu Ntem (Mitzic, Oyem, Bitam et Minvoul), première province productrice de cacao au Gabon disposant de circuits logistiques bien rodés et de marchés dûment organisés et contrôlés. Cette phase expérimentera par ailleurs les conditions nécessaires à la commercialisation et au traitement des cabosses de cacao.
C’est la Caistab elle-même qui assurera les opérations de récolte et post-récolte, grâce un réseau de jeunes recrues formées et équipées pour l’occasion. Depuis quelque temps, la Caisse s’est en effet résolument engagée dans la promotion auprès des jeunes des métiers liés à la cacao-culture. En l’espèce, 42 jeunes ont ainsi été détectés, recrutés et formés aux métiers de récolteurs et post-récolteurs. Cette phase initiale est entièrement financée, sur fonds propres, par la direction générale des caisses de stabilisation et de péréquation.
«Attirer les jeunes générations vers les métiers de la terre, et en particulier vers la filière du café-cacao, est un impératif économique absolu», a déclaré le directeur général de la Caistab. «C’est dans cette perspective que s’inscrit le Plan d’aide à la récolte que nous lançons. Un plan qui vise à organiser la transmission, le passage de témoin, entre l’ancienne et la nouvelle génération d’opérateurs, les uns apportant leur expérience et leur savoir-faire, les autres leur énergie et leur enthousiasme», a indiqué Ismaël Ondias Souna.
Dans une seconde phase, le Par sera étendu à d’autres provinces du territoire gabonais. A terme, ce projet a pour ambition de porter les achats bord champ (zone qui sépare l’espace cultivé du bord de la parcelle, ndlr) de cacao à 100 tonnes par an dans le Woleu Ntem. Cette ambition sera portée à 130 tonnes par an, dans l’ensemble du pays, soit une amélioration de près 50 % par rapport à 2016.
La Caistab joue notamment un rôle majeur dans l’organisation et la structuration de la filière café-cacao au Gabon. En 2016, elle a acheté aux producteurs gabonais 57 tonnes de fèves de cacao et 56 tonnes de café. Durant les années 2000, ces filières concernaient environ 10 000 familles de producteurs et près de 600 travailleurs agricoles occasionnels.