Offusquée par la plainte récemment introduite contre elle en France, la présidente de la Cour constitutionnelle dénonce «un acharnement» et une volonté de «porter atteinte à la stabilité des institutions du Gabon».
On l’a connue plus calme, réservée et toujours mesurée. Marie-Madeleine Mborantsuo est sortie de ses gongs, mercredi 5 juillet, sur Radio France internationale (RFI). La raison de sa colère : la plainte introduite contre elle au parquet national financier en France. Accusée par un pharmacien et un observatoire gabonais domiciliés à Paris d’escroquerie, abus de confiance, faux et usage de faux, la présidente de la Cour constitutionnelle voit dans cette requête «un acharnement». «On cherche avec la petite torche ce qu’on peut faire contre madame Marie-Madeleine Mborantsuo, pour la salir. Parce que, dans cette fameuse plainte, on va parler de ma vie privée», s’est-elle emportée.
Mais surtout, derrière cette nouvelle plainte, se cache une revendication politique, a cru savoir la présidente de la Cour constitutionnelle, qui devine déjà qu’au cours du procès, s’il a lieu, «on va dire que Mme Mborantsuo a validé l’élection (d’Ali Bongo en septembre 2016)». Or, a-t-elle tenu à préciser, «(la Cour constitutionnelle) est une juridiction composée de neuf membres, qui prend la décision». «Ce n’est pas Mme Mborantsuo (qui décide). Sauf si les gens pensent qu’au Gabon les textes ne servent à rien du tout». Pour la mise en cause, «l’objectif visé (par cette plainte) est d’affaiblir Mme Mboratsuo et même de porter atteinte à la stabilité des institutions du Gabon».
En France, depuis trois ans, Marie-Madeleine Mborantsuo est visée par une enquête préliminaire du parquet national financier. Elle est soupçonnée de détournements et de blanchiment en bande organisée.