En avril, la justice française a ouvert une enquête sur d'éventuels crimes contre l'Humanité, perpétrés lors des violences qui ont suivi la victoire d'Ali Bongo à la présidentielle en 2016. Mais Libreville, qui invoque notamment "l'égalité souveraine des États", s'oppose fermement à cette initiative.
L’enquête française sur d’éventuels crimes contre l’humanité durant la crise post-électorale de 2016 ne passe pas au Gabon. Dans un communiqué daté du 4 juillet parvenu à Jeune Afrique, le gouvernement gabonais dénonce « l’aventure ambiguë » dans laquelle se lancent les avocats français, « soucieux de maintenir un climat permanent de tension au Gabon » et de « nuire aux relations entre la France et le Gabon ».
Au lendemain de la réélection contestée d’Ali Bongo Ondimba à la tête de l’État, le pays avait été pendant plusieurs jours le théâtre de manifestations sévèrement réprimées donnant lieu à des centaines d’interpellations. En septembre 2016, un Franco-Gabonais avait déposé une plainte pour arrestation et détention arbitraire en bande organisée, torture, tentative d’assassinat et crime contre l’humanité. Le plaignant, qui a préféré garder l’anonymat, assure avoir été arrêté la nuit du 31 août au 1er septembre au QG de Jean Ping, l’opposant au chef d’État sortant. Sa plainte a donné lieu à l’ouverture, en avril 2017, d’une enquête par le parquet de Paris. La qualification de crime contre l’Humanité avait d’abord été écartée, avant que la juge d’instruction en charge du dossier ne décide finalement de la retenir.... suite de l'article sur Jeune Afrique