Après des années de gestion du Groupe français Bolloré, la commune d’Owendo accueille un nouvel opérateur portuaire : le singapourien Olam. Une cohabitation commerciale qui va indubitablement impacter à la baisse les prix des produits et autres denrées. On en veut pour preuve, la récente baisse enregistrée dans le domaine de l’acconage.
Au port d’Owendo, dans la commune éponyme, le groupe Bolloré dicte sa loi, et ce, depuis belle lurette sur le débarquement et transport des marchandises. Conséquence : les produits alimentaires, pour ne citer que cet exemple, enregistre une inflation galopante, d’où les critiques acerbes des ONG et associations de consommateurs à l’endroit de Bolloré. En effet, en 2007 une concession a été signée entre Bolloré et l’Etat gabonais. Plusieurs années après, l’Etat gabonais vient d’autoriser le groupe singapourien Olam à envisager des activités dans ce secteur.
Implantation planifiée ou simple coïncidence ? Toujours est-il que l’ouverture au groupe singapourien Olam offre de nombreux avantages pour l’Etat, les opérateurs économiques et le consommateur. Premier avantage, la décongestion des prix. Cette nouvelle concurrence entraine de facto la baisse des prix. Ensuite, elle diversifie les sources de revenus de l’Etat et devrait donc positivement impacter l’activité portuaire, le rendement en particulier. Enfin pour le consommateur, cette coexistence commerciale devrait peut-être permettre de revoir les prix de certains produits à la baisse puisqu’une guerre des prix a déjà été engagée dès la base avec la réduction par Bolloré des coûts d’acconage de 40% poussée elle, par les nouveaux tarifs d’Olam largement alléchant.
Revers de la médaille
En dépit du fait que la trajectoire concurrentielle a déjà été tracée, que les installations portuaires du groupe Olam séduisent et que le groupe Bolloré a lui-même reconnu par la réduction de ses coûts d’acconage, la nécessité de s’adapter aux changements qu’imposent la concurrence, l’entreprise selon certaines indiscrétions serait prête à remettre en cause la présence d’Olam dans le Port d’Owendo.
En effet, l’existence de plusieurs entreprises dont la Société des terminaux de conteneurs du Gabon (STCG), propriété de Bolloré, jouissant de l’exclusivité du service public dans l’étude, l’aménagement, la gestion et l’exploitation du terminal à conteneurs d’Owendo pour une durée de 20 ans, atteste que Bolloré compte imprimer sa présence au Gabon durant de nombreuses années encore.
Quant à la convention d’activité ou concession, elle coure sur une dizaine d’années et prendra fin vers 2025. Ce qui ne permettait pas une marge de manœuvre de la part de l’Etat pour une autorisation d’établissement à une entreprise dans les activités des ports du Gabon. Pour cela, apprend-t-on, Bolloré aurait porté plainte contre le Gabon pour non-respect de la convention sus-mentionnée. S’il fallait comprendre le sens de cette plainte et si elle était avérée, pourquoi le groupe a-t-il attendu le dénouement du basculement d’Olam dans les activités du port, alors que c’est sous son regard que l’Etat et le nouveau concurrent ont conclu leurs arrangements, pour porter sa plainte devant un tribunal ? Si la possibilité d’un retrait d’Olam dans les activités du port ne peut surgir, elle ouvre cependant la voie à des multiples opportunités au Gabon.