Avec l’adoption de nouvelles stratégies d’investissements et le recours massif aux financements extérieurs, la nouvelle feuille de route élaborée par le gouvernement pour booster le secteur agricole laisse entrevoir des signes sérénité.
Grâce à la nouvelle politique agricole faite de multiples coopérations et partenariats, implémentée par le gouvernement, tout porte à croire que le secteur agricole va pouvoir enfin sortir de l’ornière. Selon les observateurs avisés, ce regain d’optimisme porte sur les principaux volets que sont : le programme GRAINE, initié par le partenariat public-privé du gouvernement et la firme Olam international, et les différents programmes lancés par le gouvernement.
La Gabonaise des réalisations agricoles et des initiatives des nationaux engagés
Le projet GRAINE (Gabonaise des réalisations Agricoles et des Initiatives des nationaux Engagés), lancé en 2014, et mené par la société de transformation de produits agricoles et du développement rural (SOTRADER), est issu d’un partenariat entre le gouvernement gabonais (51 %) et le groupe singapourien OLAM (49 %).
Les ambitions du gouvernement sur cette initiative reposent essentiellement sur le soutien apporté à la création de coopératives agricoles industrielles sur le plan national. Ceci, au travers notamment de la distribution de parcelles de terre aux agriculteurs et la mise en place de modalités propres de préfinancement pour faciliter l’accès à l’équipement moderne. Plusieurs productions sont concernées : banane, manioc, piment, tomate et huile de palme.
Le Projet de développement et d’investissement agricole au Gabon
D’autres programmes majeurs sont également menés par les bailleurs de fonds étrangers. Ils accordent tous, une importance essentielle dans la concrétisation des objectifs poursuivis par le gouvernement pour développer la production agricole. Au rang de ceux-ci se classe le Projet de développement et d’investissement agricole au Gabon (PRODIAG).
Mené par l’Agence française de développement, ce projet est ainsi l’un des principaux programmes agricoles du pays. Ses résultats concrets et ses investissements sont visibles sur l’ensemble des provinces du Gabon.
Par ailleurs, le PRODIAG s’intègre dans le Plan stratégique Gabon émergent. D’un budget total de 13 milliards, il est financé à hauteur de 20% par l’Etat gabonais et 80% par l’AFD sous forme de prêt. Le PRODIAG est mis en œuvre, sous couvert de l’Institut gabonais d'aide au développement (IGAD), dans les neuf provinces du pays et vise types de secteur : maraichage, vivrier (banane plantain, manioc), élevage et transformation de produits alimentaires (manioc principalement).
Les cibles du projet sont des petits et moyens producteurs agricoles qui s’inscrivent dans une logique entrepreneuriale avec une attention particulière pour les femmes et les jeunes. Entre 2011 et 2016 (1ère phase du projet), près de 1 000 exploitations (maraichères, vivrières, élevages, ateliers de transformation) ont ainsi été installées permettant une production de 7 000 tonnes/an pour un chiffre d’affaire annuel de 2,9 milliards de francs FCFA.
Le Plan national d’investissement agricole et de sécurité alimentaire et nutritionnelle
Dans ce répertoire des projets de relance agricole figure également, le Plan national d’investissement agricole et de sécurité alimentaire et nutritionnelle (PNIASAN) occupe également une place de choix. Adopté en 2014, pour un coût estimé à 400 milliards de francs CFA pour la période 2014 – 2020, il constitue un cadre de collaboration avec les partenaires au développement pour le secteur agricole.
Géré par le ministère de l’Agriculture, il a associé plusieurs bailleurs de fonds tels la FAO, la Banque mondiale, la CEEAC, le NEPAD, le PNIASAN fixe différents axes prioritaires faisant l’objet d’actions spécifiques : faciliter l’accès à la terre et au financement, améliorer le système de gestion des informations et des innovations, développer durablement la production végétale et animale; améliorer l’état nutritionnel, développer les secteurs des pêches et de l’aquaculture, renforcer le système de collecte et de commercialisation des produits agricoles (infrastructures, transformation, stockage et commercialisation), développer les capacités institutionnelles et les ressources humaines, ainsi que la promotion des femmes et des jeunes.
Le Projet de développement agricole rural
Il est destiné à réduire la pauvreté en milieu rural par la diversification et l’augmentation des revenus des populations et l’amélioration de leurs conditions de vie, en facilitant l’accès des groupes cibles aux filières agricoles bénéficiant de marchés porteurs dans sa zone d’intervention.
L’objet de la structure est donc de développer des filières porteuses prioritaires au bénéfice des groupes cibles, de renforcer les capacités des différents acteurs des filières prioritaires et leurs organisations et les capacités institutionnelles en matière de services d’appui au monde rural. Le PDAR cible les populations rurales pauvres (sans revenus légaux), les hommes et les femmes vivant en milieu rural, les jeunes résidant dans les villages et les populations autochtones pygmées.
Le Fonds national de développement agricole
Les défis de cet instrument dont les moyens restent à déterminer sont énormes. Il s’agit entre autres de parvenir à l’autosuffisance alimentaire en réduisant, par une intense production, le coût des denrées alimentaires. L’objectif est également de lutter contre le taux élevé du chômage, d’assurer un aménagement équilibré du territoire et de résoudre la question du financement durable des activités agricoles.
Le Fonds a pour objectifs selon les autorités, de créer les conditions d’une offre de services financiers intégrés et de proximité, de répondre aux préoccupations des acteurs de la chaîne des valeurs agricoles et de réduire la vulnérabilité des producteurs par l’amélioration des performances des uns et des autres. Le ministre de l’Agriculture, Yves Fernand Manfoumbi, relève que pour y arriver, il faudra l’apport des acteurs, tant du secteur privé que du secteur public, des établissements de crédit ainsi que des banques.
« En dehors de l’accroissement et de l’optimisation des investissements publics au développement, il s’agira de stimuler l’intervention du secteur privé », explique le ministre. Car à terme, il faudra offrir des services et des produits de qualité adaptés aux besoins des professionnels du secteur agricole.