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Conditions carcérales : Le diagnostic accablant de Jean Remy Yama
Publié le vendredi 30 juin 2017  |  Gabon Review
Jean
© Autre presse par DR
Jean Remy Yama, modérateur de la Dynamique unitaire
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Le leader de Dynamique unitaire s’est récemment confié sur les conditions carcérales dans le pays. «Les conditions de détention sont mauvaises», a affirmé Jean Remy Yama, souffrant d’une infection pulmonaire choppée lors de son dernier séjour à la prison centrale de Libreville, entre le 9 juillet et le 6 octobre 2016.

C’est un secret de Polichinelle que d’affirmer que les conditions de détention au Gabon sont exécrables. Et ce n’est certainement pas Jean Remy Yama qui le démentira. En 2016 en effet, entre le 9 juillet et le 6 octobre, le président de Dynamique unitaire a séjourné à la maison d’arrêt de Libreville. «Les conditions de détention sont mauvaises», a déclaré le responsable de la confédération syndicale, dans une interview parue dans l’hebdomadaire Moutouki, le 29 juin.

«Cette prison accueille dix fois plus de prisonniers que ce qui est prévu. Quatre prisonniers sur cinq sont des prévenus, c’est-à-dire en attente de jugement. Ce qui est anormal. Notre système judiciaire devrait se remettre», a regretté Jean Remy Yama, confortant ainsi les statistiques de la représentation locale de la Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH-Gabon). Selon elle, 80% des prisonniers de la maison d’arrêt de Libreville sont en détention préventive.

A en croire le premier responsable de Dynamique unitaire, «cette surpopulation peut s’expliquer par la tendance que certains magistrats ont d’incarcérer systématiquement des gens qu’on oublie après, car nombreux sont ceux qui restent des années sans jugement. Et pourtant nos textes disent que la détention préventive est l’exception et la liberté provisoire la règle». A côté de cet aspect, Jean Remy Yama s’est attardé sur les conditions de détention en elles-mêmes, très précaires.

En effet, le leader syndical est présentement en France pour le suivi d’une infection chopée pendant son séjour carcéral à la prison centrale de Libreville. «Après mon incarcération, je suis venu faire un bilan pour l’infection pulmonaire attrapée en prison. Je dois venir tous les six mois pendant deux ans, pour la vérification de l’évolution des pathologies que j’ai eues en prison», a déploré Jean Remy Yama.

Ce dernier a cependant suggéré quelques pistes de solutions pour améliorer ces conditions carcérales connues et décriées de tous. «C’est tout un programme (…) En quelques mots, il faut les moyens financiers pour accompagner les prisonniers et mettre en place des programmes d’insertion passant par plusieurs apprentissages», a déclaré le syndicaliste. Il a également suggéré une implication des magistrats pendant leurs études. «Il faut que les magistrats passent un séjour en prison sous la forme d’un stage d’au moins un mois, sous anonymat. Et autant pour les gardiens de prison», a-t-il lancé.

L’occasion faisant le larron, le leader de Dynamique unitaire est par ailleurs revenu sur la détention de Marcel Libama à la prison de Tchibanga. «C’est un exemple de la dérive de notre système judiciaire. L’acte est commis, qu’il s’agisse d’outrage à magistrat ou diffamation, pourquoi garder encore l’intéressé quatre jours de plus à la police ? C’est pour quelle enquête ? Et pourquoi la détention préventive avant le jugement ?», s’est-il interrogé. «Je suis triste de constater que pour certains magistrats, la jouissance personnelle passe avant le respect des droits des uns et des autres», a conclu Jean Remy Yama.
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