Malgré le regain de détente et de soulagement suscité par l’accord de prêt de 642 millions de dollars, soit 382 milliards de FCFA, récemment conclu avec le FMI, les prévisions de croissance du Gabon sont estimées à 1% cette année.
Selon le service économique de l’ambassade France au Gabon, auteur de cette analyse, cette médiocre performance est amputable à la machine économique qui tourne au ralenti, à la contrainte extérieure qui reste défavorable ainsi qu’aux cours du pétrole qui ont du mal à se stabiliser.
Dans ce diagnostic, la consommation publique devrait rester atone en 2017 (+0,5% en 2016), malgré un regain d’activité attendu à la faveur du démarrage de nouveaux projets financés par les bailleurs de fonds tels que l’Agence française de développement (AFD), la Banque mondiale (BM), et la Banque africaine de développement (BAD).
La consommation privée pourrait aussi s’essouffler, en l’absence d’une reprise franche des embauches, du fait des difficultés actuelles que connaissent les entreprises, et dans le contexte d’une poursuite des licenciements. En clair, sa contribution à la croissance devrait être neutre. La capitale pétrolière, Port Gentil, à cet égard, sinistrée, ayant connu la fermeture de nombreuses sociétés. En outre, dans le contexte actuel, il n’est pas envisagé de baisse supplémentaire de l’inflation dont le taux est estimé à 2,5%.
L’effort d’investissement du secteur non pétrolier pourrait rester en recul en 2017. L’hypothèse d’un renforcement des Partenariats public-privé (PPP), considéré comme le segment le plus probable de renforcement de l’investissement privé, demeure encore éloignée.
Les projets engagés, il y a quelques années, se terminent (construction d’infrastructures portuaires nouvelles - aménagement de la zone industrielle de Nkok – Institut musical Berkley) et les autres projets d’infrastructures ou d’aménagement, n’ont pas encore démarrés (aéroport international – projet d’usine d’engrais).
Toutefois, pour inveser la tendance, le gouvernement mise sur les cours du manganèse qui sont en revanche mieux orientés, ainsi que le secteur de la forêt, avec une reprise des achats, notamment de la Chine.
Les autorités apparaissent également mobilisées sur certains projets majeurs, en particulier dans le secteur de l’énergie (barrages). Dans ce contexte, le Plan relance économique, appuyé par la facilité du FMI devrait offrir des perspectives plus favorables. Préparé par le gouvernement, il se heurtera néanmoins, dans un premier temps, à la réalité des déficits et à l’urgente nécessité d’apurer les arriérés.