À la lecture du communiqué final du Conseil des ministres du 5 juillet 2016, Baudelaire Ndong Ella avait été nommé ambassadeur du Gabon en Chine. Depuis lors, malgré qu’il disposait d’un remplaçant dûment nommé à New-York et vivant aux USA, il y est resté jusqu’au 21 juin dernier… un peu après l’attitude irrévérencieuse des opposants gabonais envers une délégation présidentielle.
«Les commentaires sont libres, les faits sont sacrés». La maxime de Beaumarchais va nous permettre en effet un bel exercice : rétablir les faits et justifier le commentaire du rédacteur d’un article ayant reçu moults réprobations. Le texte en question : «Baudelaire Ndong Ella, limogé de la représentation du Gabon à l’Onu».
Les faits
Il y a presqu’une année, le 5 juillet 2016, Baudelaire Ndong Ella, alors ambassadeur Représentant permanent du Gabon près les Nations Unies à New York, fut nommé ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire du Gabon près la République populaire de Chine. À New York lui succédait alors Michaël Moussa Adamo. Celui-ci devait donc cumuler ce poste avec celui de chef de Mission diplomatique à Washington.
Alors que Michaël Moussa Adamo vit et travaille aux USA, Baudelaire Ndong Ella n’est jamais revenu au Gabon et n’a, encore moins, quitté le pays de l’Oncle Sam. Ce, sans explication officielle. De quoi faire donc oublier qu’il avait été promu ailleurs, en l’occurrence en Chine. Le tout dernier Conseil des ministres (21 juin 2017) a finalement remplacé le «diplomate sérieux, courtois et loyal» par Michel-Xavier Biang. Caricaturalement, Baudelaire Ndong Ella aura, officiellement, eu droit à deux remplaçants à la Représentation permanente du Gabon près les Nations Unies : Michaël Moussa Adamo et Michel-Xavier Biang. De quoi embrouiller l’opinion en tout cas.
Les commentaires
Pour revenir à la maxime de Beaumarchais («Les commentaires sont libres, les faits sont sacrés»), Gabonreview a été assailli de coups de fils lui reprochant d’avoir pensé que le remplacement de Baudelaire Ndong Ella a été motivé par le comportement irrévérencieux de la communauté gabonaise envers la délégation présidentielle, début juin à New York. Le commentaire incriminé était pourtant documenté par les assertions d’un organe de presse en ligne proche du palais présidentiel de Libreville, Koaci.com, évidement cité dans notre article.
Les commentaires étant libres, il nous était donc loisible, sur la base des écrits de Koaci.com, de penser que le mouvement du personnel diplomatique intervenu à New York, quinze jours seulement après la huée du chef de l’Etat et sa délégation, était déterminé par la sanction de celui qu’un journal proche du pouvoir soupçonnait d’avoir livré l’agenda du séjour d’Ali bongo et sa délégation aux opposants gabonais des USA. Bref, plutôt du Woleu-Ntem que de l’Ogooué-Ivindo et ancien collaborateur d’Emmanuel Issoze Ngondet à Addis Abeba (Union africaine), Baudelaire Ndong Ella n’a donc jamais été limogé de la représentation du Gabon à l’Onu. Depuis bientôt un an et malgré qu’il ait usé deux remplaçants à New York, il était accrédité en Chine. Va-t-il enfin pouvoir y aller ? Et si Gabonreview l’avait sauvé d’une entourloupette ?