La flambée des prix est une cruelle réalité au Gabon. Pour alléger le portefeuille des consommateurs, le gouvernement vient d’annoncer une réduction de 15% sur l’ensemble des produits de première nécessité. Cette mesure suffira-t-elle à mettre fin au désordre pratiqué par les commerçants ? Lesquels commerçants fixent les prix à leur guise.
Les prix des produits de première nécessité devraient subir d’ici peu, une légère baisse de l’ordre de -15%. La mesure annoncée en fin de semaine dernière lors d’une rencontre entre le Ministre délégué de l’Economie, les grands distributeurs et opérateurs économiques du secteur portuaire, devrait permettre de lutter contre la vie chère et par la même occasion alléger les dépenses des Gabonais. « La nouvelle mercuriale rentrera en vigueur dès la semaine prochaine et tout opérateur économique est tenu à la respecter et l’appliquer », a annoncé le Ministre délégué. Une mesure prise après celle relative à l’abaissement des coûts d’acconage dont le Groupe Bolloré détient le monopole.
Les denrées concernées par la mesure ?
Au total 166 produits de consommation courante telle que le riz, l’huile végétale, la viande, la volaille, le sucre, le sel et bien d’autres sont ciblés par la mesure et dont les prix à terme seront revus à la baisse. Cependant, cette initiative n’est pas la première du genre. En effet, en 2012, le gouvernement d’alors avait sacrifié une manne de 11 milliards de francs CFA à titre de droit de douanes et TVA due à l’Etat. Malheureusement, cette mesure n’a pas obtenu les effets escomptés. Bien au contraire, entre cette année et aujourd’hui, les prix de certains produits à l’exemple de celui des œufs ont augmenté. De 100 francs CFA avant cette date, ce produit issu des fermes gabonaises coûte désormais 125 francs CFA voire 150 francs CFA. Une disparité révélant l’incapacité de la Direction générale de la concurrence et de la consommation, (DGCC), à faire respecter la « mercuriale » sur l’ensemble du territoire national. Pire, cette disparité traduit également le manque de suivi et de contrôle permanent. Normal, soutiennent certains analystes vu que de nombreux agents de la DGCC excellent dans le racket et autre acte de corruption.
Des tarifs douaniers encore trop élevés !
A côté du menu fretin, au sommet de la pyramide figure essentiellement les acteurs portuaires dont le Groupe Bolloré via sa filiale, la Société de Terminale à Containeurs du Gabon (STCG) qui jouit d’une convention de concession de 20 ans ou encore Gabon Port Management (GPM), filiale du groupe Porteck dont la concession cours jusqu’en 2025 et aujourd’hui Olam, qui contribuerait selon certaines ONG à amplifier le phénomène de la cherté de la vie. Les entreprises sont souvent accusées de bénéficier au Gabon de trop d’exclusivités au point que leur action manque de contrôle. Conséquence : les coûts douaniers exorbitants impactent indubitablement sur le panier de la ménagère. Qu’en sera-t-il alors de cette nouvelle mesure ?