Selon des sources concordantes, Marie-Madeleine Mborantsuo, président de la Cour Constitutionnelle depuis 26 ans, devrait faire son entrée dans le gouvernement annoncé pour début Juillet. À 62 ans, «Madame Irrecevable», dont le mandat à la tête de la Haute Cour devait s’achever en 2019, va donc connaître les délices du gouvernement. Selon toute vraisemblance, un poste de ministre d’Etat devrait lui échoir.
C’est en juillet prochain que sera annoncé le nouveau gouvernement de la République issu des accords politiques d’Angondjé. Son format : une quarantaine de membres. Sa composition : deux ou trois vice-Premiers ministres choisis parmi les principaux acteurs du Dialogue politique, des ministres d’État, des ministres et ministres délégués.
Sauf surprise – rien n’est jamais à exclure en politique, la question de la présence en son sein de Marie-Madeleine Mborantsuo paraît tranchée : elle fera partie de cette équipe gouvernementale. Il ne reste plus qu’à trouver un successeur devant achever le mandat actuel, qui court jusqu’en 2019. Président de la Cour constitutionnelle depuis la création de cette institution en 1991, Marie-Madeleine Mborantsuo va donc quitter la haute institution. «C’est le compromis sur lequel seraient parvenus les deux camps réunis au stade de l’Amitié sino-gabonaise d’Angondjé en avril-mai dernier», affirme un journaliste ayant suivi les travaux de bout en bout. De même, Georges Douguéli, journaliste-reporter de l’hebdomadaire Jeune Afrique, soutient dans un article publié fin-mai 2017 et intitulé «Marie-Madeleine Mborantsuo en sursis à la Cour Constitutionnelle ?», que le président de la haute institution est consciente que «la réconciliation des hommes politiques des deux bords va se faire sur son dos».
Au sujet de ses probables successeurs, certaines indiscrétions avancent les noms de Gilbert Ngoulakia, actuel président de la Cour des Comptes, lui aussi en poste depuis 26 ans, de Pierrette Djouassa, magistrate et PCA de la Société gabonaise des Transports (qui ne risque pas d’avoir les faveurs de Madame Mborantsuo, en raison de relations quelque peu difficiles), mais aussi un nom n’ayant jamais été envisagé à ce sujet, mais se trouve actuellement suggéré par des proches du chef de l’État : René Aboghé Ella, actuel président de la Commission nationale électorale autonome et permanente (Cenap).
Tout ceci fait dire à des sources concordantes que le départ de Marie-Madeleine Mborantsuo pour le gouvernement est «pratiquement acté». Ces sources affirment d’ailleurs qu’elle y entrera au poste de ministre d’Etat. À 62 ans, le docteur en Droit goûterait alors aux «charmes et délices» de l’action gouvernementale.