Pour remédier à cette situation, le Fond monétaire international (FMI) lance un appel aux autorités pour une gestion financière prudente, afin d’accroître l’efficience et la transparence des dépenses publiques.
À l’issue des délibérations du Conseil d’administration sur le Gabon, qui ont abouti à l’approbation d’un accord élargi d’environ 380 milliards FCFA, en faveur de l’État gabonais au titre du mécanisme élargi de crédit (MEDC), Mitsuhiro Furusawa, Directeur général adjoint du FMI, a indiqué que le Gabon se heurte à de redoutables défis macroéconomiques en raison de la chute marquée des cours du pétrole.
Selon lui, la croissance a ralenti, les marges de manœuvre budgétaire et extérieure se sont rétrécies et les niveaux d’endettement public se sont accrus. Raison pour laquelle, le programme économique du pays, appuyé par le FMI, va se centrer à juste titre, sur la correction de ces grands déséquilibres budgétaires et extérieurs, ainsi que sur les réformes structurelles propres à accroître l’efficience et la transparence des dépenses publiques, et les politiques visant à renforcer la stabilité du secteur financier et la diversification économique.
Selon Mitsuhiro Furusawa : «L’assainissement budgétaire contribuera à assurer la viabilité de la dette et à appuyer la stabilisation des réserves de change régionales. Les autorités entendent maîtriser les dépenses courantes tout en protégeant les programmes sociaux, et mener un travail de mobilisation des recettes non pétrolières grâce à l’amélioration de l’administration de l’impôt et à la rationalisation des exonérations fiscales».
Il fait également savoir que seule, une gestion financière prudente contribuera à accroître l’efficience et la transparence des dépenses publiques, notamment pour prévenir les problèmes récurrents de dépenses extra-budgétaires et d’accumulation d’arriérés. Les efforts visant à améliorer la gestion des recettes pétrolières devraient également jouer un rôle important.
S’agissant de la sauvegarde de la stabilité du secteur financier et la promotion de l’inclusion financière, ce sont ces deux aspects qui feront en sorte que le secteur financier puisse accompagne les objectifs économiques, souligne-t-il.
Mitsuhiro Furusawa invite par ailleurs le gouvernement à trouver une résolution rapide sur la situation des trois banques publiques en difficultés et, en même temps, procéder au renforcement du dispositif de supervision des banques commerciales. Lesquelles permettront aussi d’appuyer l’intermédiation financière et contribueront à une croissance économique tirée par le secteur privé.
Le Directeur général adjoint du FMI appelle enfin, à une amélioration plus poussée du climat des affaires - notamment en ce qui a trait à la création d’entreprises, à l’obtention de permis de construire, au transfert de propriété, au paiement des taxes et impôts et à l’exécution des contrats - aiderait à diversifier l’économie. Il est en outre nécessaire d’améliorer la production et la diffusion de statistiques économiques.
Pour Mitsuhiro Furusawa, la réussite du programme du Gabon dépendra aussi de la mise en œuvre de politiques et réformes d’accompagnement par les institutions régionales.