Chaque fois qu’un événement est organisé sous nos cieux, la communication est quelque peu biaisée, pour ne pas dire faussée. Fait volontaire ou involontaire, nous n’en savons pas grand-chose. Cependant, de plus en plus de gens se plaignent de l’omniprésence du politique dans des secteurs d’activité qui, certes ont besoin de lui en tant que gestionnaire de la cité, mais qui ne devraient pas le présenter comme personnage central.
Personne ne saurait nous démentir si l’on affirmait que lorsque l’on parle de sport, les personnes les mieux indiquées pour communiquer sur la question, ce sont eux-mêmes les sportifs et que lorsqu’il nous arrive d’évoquer des faits culturels, les témoignages les plus poignants et instructifs ne viendront que des spécialistes ou amoureux de culture. D’où nous vient alors cette tendance de ne laisser en priorité parler que des hommes politiques qui parfois ont du mal à se retrouver dans ce qu’ils disent ?
Le Gabon pour ne pas dire sa capitale Libreville s’apprête à accueillir un évènement de taille, car marquant pour son histoire, il s’agit de la fête des cultures initiée par le père Paul Mba Abessole du temps où il était l’édile de la capitale gabonaise. La presse qui ne communique déjà pas assez au vu de l’importance dudit évènement, a choisi de mettre en avant une fois de plus, les politiques qui sous d’autres cieux devraient être considérés comme des auxiliaires, c’est-à-dire ceux qui accompagnent les hommes de culture dans la réalisation et la réussite de la manifestation en ce sens que c’est à eux qu’il incombe inévitablement de dégager les fonds nécessaires à sa faisabilité, tout comme c’est à eux qu’il revient d’assurer des aspects aussi sensibles que ceux liés à la sécurité d’une part.
D’autre part, la définition de la culture devrait être l’apanage de tous ceux pour qui la manifestation de celle-ci n’échappe pas qu’elle soit perçue sous un aspect ou sous un autre. Ici, il ne s’agit pas de tenir des propos approximatifs sur l’art culinaire, danses, masques, chants, contes… La culture, n’est-ce pas ce qui demeure dans l’homme lorsqu’il a tout oublié comme l’affirmait l’académicien français Emile Henriot ?
Certes, l’on peut parler de politique culturelle, mais cela renvoie-t-il au même concept que la culture tout court ? Nous croyons comprendre que l’un désigne l’ensemble des stratégies mises en place pour faciliter l’éclosion de la culture, alors que l’autre, le second, évoque, lui, l’essence même de la société et de l’Homme que n’arrive pas à décrypter monsieur tout le monde, ce pourquoi des connaissances appropriées sont apportées à ceux qui en émettent le vœu ou font preuve de dispositions humaines et intellectuelles pour appréhender les éléments de la culture. Ceci nous conduit à dire qu’il n’est pas bon de continuer à s’installer sur le registre de l’amateurisme, pendant que les sociétés d’aujourd’hui évoluent vers le professionnalisme. Professionnalisme dont doivent savoir faire preuve aussi les médias parmi lesquels ceux pour qui la culture a un sens.
Dans un environnement qui s’appuie beaucoup plus sur le matériel que sur l’immatériel, ne daignant pas revenir au débat sur la nature et la culture. Maintenant que cette mise au point à laquelle on tenait est faite, osons espérer que notre pays sortira grandi de l’organisation devant la communauté nationale et internationale de ces grands moments de réjouissance et de souvenir qui plus qu’autre chose, doivent pouvoir nous rappeler ce que nous sommes et nous projeter vers l’avenir en nous aidant à intégrer la civilisation de l’universel, chère à l’académicien sénégalais Léopold Sedar Senghor. Organiser une fête des cultures, pourquoi faire ? Telle devrait aujourd’hui être la question centrale, la culture, comme toute autre activité, étant un produit consommable… A vous de voir !