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Crise postélectorale : Les certitudes du gouvernement
Publié le lundi 26 juin 2017  |  Gabon Review
Alain-Claude
© Gabon Review par DR
Alain-Claude Billie-By-Nzé, le 19 août à Libreville.
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Le ministre de la Communication, Porte-parole du gouvernement, revient, dans un entretien avec Gabonreview le 23 juin dernier, sur l’actualité cristallisant l’opinion. De l’affaire Aba’aMinko à la cacophonie gouvernementale, en passant par le séjour des experts de la Cour pénale internationale (CPI) à Libreville, Alain-Claude Billie-By-Nzé livre les « vérités » du gouvernement.

Gabonreview : Monsieur le ministre, la crise postélectorale était encore d’actualité avec la présence des experts de la CPI au Gabon. Que retenir de cette mission?

Alain-Claude Billie-By-Nzé : Il faut d’abord retenir la volonté du chef de l’Etat d’en finir avec ce qu’on a appelé la crise postélectorale. Il faut maintenant que le pays soit au travail. Nous avons des défis importants liés à la question du développement. Des défis pour apporter des réponses claires aux attentes de nos compatriotes en matière d’éducation et de formation, d’emploi et de santé. Il y a également des défis pour faire face à la crise économique venue de l’extérieur et qui tend à être une crise systémique. Comment sortir de cette crise? Ce sont de réelles préoccupations. Il y a bien sûr eu une élection très chahutée, très contestée, avec des violences postélectorales qui ont atteint un niveau jamais égalé dans notre pays. Ce qui a amené les autorités, au mois de septembre 2016, à saisir la Cour pénale internationale et à apporter un certain nombre d’éléments, parce que nous craignions que ce que nous avions vu, les violences auxquelles nous avons assisté, n’entrainent un basculement définitif. Nous nous sommes donc félicités de la présence de ce groupe d’experts qui est venu et que nous avons accueilli à bras ouverts. Nous avons mis à leur disposition tous les éléments dont nous dispositions. Nous les avons aidés à travailler en toute liberté puisque nous sommes Etat-partie au Traité de Rome. Cet engagement nous amène à accueillir sur notre sol, dans les conditions fixées par l’accord, les experts. Nous souhaitons simplement que les éléments qu’on a mis à leur disposition soient suffisants pour comprendre les enjeux qu’il y avait autour de cette élection, les discours et actions qui ont été menés avant, pendant et après, d’une extrême violence. Même si à ce stade, ce n’est pas une enquête, dans les éléments qu’ils ont eu, il me semble qu’ils se sont quand même fait une idée précise des enjeux qu’il y a autour de cette question.

Quels sont les arguments du gouvernement pour défendre ce dossier déposé à la Haye?

Je ne vais quand même pas vous livrer ces arguments. Pour le moment, nous avons soumis le dossier à la CPI et lorsque le moment viendra, si nous devrons aller plus loin que cet examen préliminaire, nous mettrons à la disposition, et de l’opinion gabonaise et de la CPI, tous les éléments nécessaires.

A quoi pouvons-nous désormais nous attendre?

Je crois qu’il y a un mode de fonctionnement qui est tel qu’ils feront un compte rendu à madame le procureur de la CPI. Ils examineront s’il faut donner suite et s’il faut aller à l’ouverture d’une enquête. Nous attendons le compte rendu qu’ils feront et nous communiquerons les résultats auxquels ils seront parvenus.

Le Gabon a été marqué, il y a une semaine par la sortie de monsieur Aba’aMinko et de son commando cagoulé. Où en est l’enquête?

Ce que nous savons de l’enquête, c’est ce que le procureur a rendu public. Il faut savoir que pour ce qui nous concerne, il s’agit d’un acte qui a fortement interpellé. Nous ne nous attendions pas à ce qu’un compatriote arrive à ce stade. Peu importe ensuite le fait que les engins explosifs se soient révélés factices. Pour nous l’acte est assez grave. Cela signifie que dans l’esprit d’un compatriote, il a déjà dépassé le cap de la simple parole pour résoudre une contradiction. On est arrivé à un autre cran et là, ça interpelle fortement. L’enquête, je n’en sais pas plus, mais je sais ce que le procureur a dit. Il a rendu public un certain nombre d’éléments et je crois que l’enquête se poursuit.

Lors de votre dernière conférence de presse, vous avez ouvertement déclaré que Jean Ping était le bénéficiaire de ces actes. Vous ne vous êtes basé sur aucune enquête. Avez-vous des preuves de ce que vous affirmiez ?

Pour moi, jusqu’à la preuve du contraire, monsieur Aba’a Minko est un homme sain d’esprit. Et lorsqu’il fait sa vidéo et qu’il estime qu’il peut donner 72 heures à la France pour tout faire pour que Ali Bongo quitte le pouvoir, qu’il indique que seul l’ambassadeur de France sera maintenant son interlocuteur et que tout ceci, il le fait pour que monsieur Jean Ping soit installé président de la République, c’est un homme sain d’esprit. Il a donc agit pour le compte de monsieur Jean Ping et jusqu’à preuve du contraire, monsieur Aba’a Minko fait partie de la coalition Ping. C’est l’un de ses soutiens.

Ceci n’explique pas forcément cela…

Ce n’est pas ce que je dis. J’attends que monsieur Ping dise publiquement qu’il ne se reconnait pas dans ce qu’a fait monsieur Aba’a Minko et que monsieur Ping dénonce les propos et les discours de violence dont il est lui-même l’auteur.

Les Gabonais semblent dubitatifs face à cet acte. Parce qu’ils estiment que devant la gravité des faits, les routes, les administrations et autres habitations auraient dû être évacués. Que leur répondez-vous?

Un Etat gère. Il n’est pas là pour faire paniquer les populations. Il y a les spécialistes. Ils ont investi les lieux et ils ont fait ce qu’il y avait à faire. Imaginez-vous ensuite que le gouvernement se mette à appeler les populations à rentrer chez elles. Cela aurait été la panique. Je pense qu’il y aurait eu des dégâts plus importants qui auraient pu être occasionné du simple fait de cet appel, à la limite, non pas au calme, mais à la panique. Nous avons donc estimé que les uns et les autres pouvaient vaquer à leurs occupations dès l’instant où les forces entrainées et formées pour cela avaient maitrisé les lieux.

Cela laisse malgré tout subsister les doutes…

Je ne sais pas ce que vous appelez doutes et je ne sais pas non plus de quels Gabonais vous parlez.

Le Dialogue politique s’est achevé. Qu’est-ce que cela va changer ?

La première vertu du dialogue a été de faire que les Gabonais se parlent. Ceux qui ne s’étaient plus parlé avant, pendant et après l’élection ont réappris à se parler. De ce point de vue, il y a déjà une première victoire. La seconde chose est que le Dialogue a analysé, de fond en comble, les textes qui régissent l’organisation des élections au Gabon, l’environnement des élections, la Constitution, s’agissant de certaines institutions. Des recommandations ont été faites. Au-delà des recommandations, un accord politique a été signé. Cet accord, le chef de l’Etat s’est engagé à le respecter. Dans cet accord, l’un des premiers éléments a été la mise en place d’un gouvernement qui sera élargi aux forces de l’opposition et de la société civile. Le Premier ministre travaille actuellement à finaliser ses contacts et à soumettre au chef de l’Etat une liste de compatriotes qui pourraient intégrer ce gouvernement. Ce qui veut dire qu’il y en a d’autres qui pourraient ne plus en faire partie. Seuls le Premier ministre et le chef de l’Etat le savent. Le Dialogue pour nous n’est pas un artifice. Nous allons mettre en œuvre les recommandations de l’accord politique issu de ce Dialogue avec la révision constitutionnelle qui va s’imposer, le redécoupage électoral, la prise en compte de nouveaux éléments dans cette révision, s’agissant notamment de la désignation des membres de certaines institutions, s’agissant aussi de la question qu’il faudra intégrer au niveau du nombre de tours du scrutin. Ce sont des éléments importants qui vont être intégrés, y compris la réforme engagée pour ce qui est de la Cenap (Commission nationale électorale autonome et permanente).

Qu’en est-il des élections législatives ? Va-t-on vers un nouveau report ?

Vous savez, à partir du moment où il y a un accord politique qui indique qu’il faut un nouveau redécoupage électoral, la question qui se pose est la suivante: les acteurs politiques ont, à l’unanimité, remis en cause un certain nombre d’éléments, s’agissant de l’organisation des élections. Faut-il donc organiser des élections sans tenir compte de ce consensus dégagé? Faut-il organiser une élection législative sans tenir compte de la révision des circonscriptions souhaitée par les acteurs politiques? Voilà les questions qui sont posées et je pense qu’à ce niveau, il faut tenir compte de l’accord politique qui a été signé. Par voie de conséquence, je ne sais pas où cela en est, mais il me semble que nous pourrions aller vers cette solution que vous envisagez.

A propos du nouveau Code de la communication. La redevance audiovisuelle et cinématographique est moins comprise. D’aucun estimant que les organes de presse du secteur privé vont désormais financer ceux du secteur public. Des précisions sur cette question?

C’est extraordinaire parce que lorsque le CNC (Conseil national de la Communication) récupérait cette redevance, elle ne reversait rien au titre de la presse privée. Cette redevance est maintenant collectée pour soutenir les médias publics comme c’est le cas dans de nombreux pays dans le monde. Ce qui n’exclut pas, comme je l’ai déjà dit, que le Code de la communication prévoie le fonds de développement de la presse qui, lui, va concerner et intégrer la presse privée. Ce fonds, nous devons travailler à l’abonder, à l’alimenter et à le mettre en œuvre, plutôt que d’avoir à nous battre sur la redevance audiovisuelle qui est destinée à financer l’audio-visuel public gabonais y compris la cinématographie. Le Cinéma français n’existerait plus aujourd’hui s’il n’y avait pas eu un effort des pouvoirs publics en France pour financer lourdement, massivement cette cinématographie. L’audio-visuel public français aurait été en grande difficulté s’il n’y avait pas eu le soutien de l’Etat et cette fameuse redevance audiovisuelle. Ne faisons pas d’amalgames. C’est un sujet précis. J’ai d’ailleurs entendu un certain nombre de critiques non justifiées. Le compte d’affectation spéciale qui est mis en place n’est pas géré par le cabinet du ministre. Il est mis en place dans le cadre des programmes déjà retenus et dans le cadre de la mission globale de communication. Cela financera donc la radio, la télévision et le cinéma.

Mais, le destinataire final des programmes de l’audiovisuel public, le téléspectateur ou l’auditeur ne paiera pas cette redevance.

Non, il la paiera par des mécanismes qui ont été mis en place soit par l’abonnement à un bouquet satellite puisque les fournisseurs de bouquet vont devoir payer. Le consommateur va donc devoir payer. Il paiera par la question du terminal puisqu’il faudra bien qu’il achète un téléviseur. Le fait pour lui de payer le rendra encore plus exigeant. Il aura le droit d’exiger des programmes, une radio, une télévision de qualité. Il y aura donc avec le téléspectateur une forme de contrat moral.

Des médias de service public sont actuellement en grande difficulté. Qu’en est-il de l’Agence gabonaise de presse (AGP) et de Gabon Matin?

Il faut noter que ces médias sont en difficultés. Ils ne sont pas morts. Nous avons mis en place une administration provisoire qui est en train de travailler sur une feuille de route qui lui a été indiquée. Il faut redéfinir, non pas les missions, mais les mécanismes de fonctionnement d’une agence de presse. A partir du moment où nous avons une agence de presse, elle doit être une agence de presse. Cela veut dire qu’il s’agit de l’élément qui fournit à tous les autres organes l’information du Gabon. Une information économique, politique, scientifique, culturelle, environnementale, sportive etc. Il n’est pas seulement question de l’information de Libreville. Il faut également ce qui se passe à l’intérieur du pays. Il y a donc une nécessité de redéployer. Ensuite, il faut introduire au niveau de l’AGP un élément simple: le numérique. On ne peut plus faire une agence aujourd’hui sans l’outil numérique. Cet élément doit être introduit. Le troisième élément qu’il faut introduire est la vidéo. Nous sommes à l’ère de l’Internet, des réseaux sociaux, de gros consommateurs d’éléments vidéo. Si l’AGP doit exister, si on doit continuer à exister et à fonctionner convenablement, il faut introduire ces éléments. Nous y travaillons. C’est un plan de financement, mais il faut y voir clair. A noter d’ailleurs que l’aspect vidéo de l’AGP sera pris en compte dans la redevance audio-visuelle.

Et le cas d’Africa N°1?

Africa N°1 n’est pas premièrement un média de service public. Il y a un arrêté qui est sur la table du Premier ministre, à l’initiative de mon collègue de l’Economie. La position qui est la nôtre, ministère de la Communication, est qu’il nous faut passer par une étape simple: qu’Africa N°1 intègre le giron de l’audio-visuel public gabonais à vocation internationale. Il faut l’assumer comme tel et donner des ressources comme tel à Africa N°1. Cette entité à vocation internationale doit avoir au sein de sa rédaction une diversité qui soit africaine, de sorte que ce soit véritablement la voix de l’Afrique. Il faut l’assumer et rechercher par la suite, une fois qu’on l’a mise à flot, des investisseurs intéressés. Mais avant, il faut reconquérir la confiance des auditeurs et du public.

On vous accuse d’avoir créé Gabon 24 pour faire la concurrence à Gabon Télévision.

Vous aurez certainement remarqué que Gabon 24 n’a pas une direction générale. C’est le directeur général de Gabon Télévision qui est le responsable de Gabon 24. Une réforme a été mise en place. Gabon Télévision est un groupe. Il est acté que Gabon Télévision devait créer des chaines thématiques. Ce n’est donc pas une concurrence. Le directeur général du groupe s’appelle Mathieu Koumba. Il est le premier responsable de Gabon 24.

La fête des Culture renait de ses cendres ?

C’est une grosse initiative. Nous sommes à quelques jours de son lancement. Les comités sont en place. Le Comité scientifique a été mis en place. Les thématiques ont été retenues. Il ne reste que la question budgétaire et nous escomptons avoir une solution par le Trésor d’ici à quelques jours, pour que l’aspect financier soit intégré.

Lorsque vous évoquez la question financière, cela signifie que l’événement peut ne pas avoir lieu?

C’est une question qui se pose. Un certain nombre de sponsors est prêt à soutenir. Mais les efforts qu’ils vont déployer ne seront pas suffisants pour nous permettre de boucler le budget. Nous y travaillons encore. Les services du Budget nous ont fait savoir que le dossier est bien avancé. Nous travaillons donc avec notre collègue du Budget pour voir si cela peut aboutir rapidement. Si la question budgétaire n’est pas bouclée à temps, oui, nous recommanderons le report de cette édition.

Que devient la Quinzaine du film amateur (Quifilma)? A quand la prochaine édition?

La seconde édition aura lieu l’année prochaine à la demande des réalisateurs et cinéastes eux-mêmes. Le point de vue du ministère était d’organiser une édition chaque année. Ils ont estimé qu’ils n’ont pas la capacité d’avoir une production qui soit renouvelée chaque année. Et nous ne voulons pas tomber dans un système où on révérait les mêmes films à chaque édition. En 2018, nous tiendrons donc la deuxième édition du Quifilma. Nous espérons qu’en même temps, nous aurons bouclé avec la question de la nouvelle salle de cinéma sur laquelle nous travaillons, grâce à Vivendi. Ce groupe va nous accompagner pour mettre en place, à Libreville et Port-Gentil, une salle de cinéma et de spectacles. Les terrains ont été identifiés, une convention va être signée avec les maires de Libreville et Port-Gentil pour construire ces salles. Elles devront être livrées au plus tard en février 2018.

Abordons pour finir cette interview, la question de la solidarité gouvernementale. Que se passe-t-il au sein du gouvernement Issoze-Ngondet?

Le gouvernement est à l’ouvrage. Il travaille. Il faut déplorer que par le fait d’un seul membre du gouvernement, il y ait des coups de canifs réguliers dans cette solidarité. A tel point que la dernière en date, le premier ministre a dû instruire le Porte-parole du gouvernement pour publier un communiqué qui rappelait monsieur le Vice-Premier ministre Bruno Ben Moubamba à la nécessité d’observer un élément constitutionnelle qu’on appelle la solidarité gouvernementale. C’est la Constitution qui le demande. Ce n’est pas un artifice. Il se trouve que lorsqu’on n’est pas en harmonie, il y a des cercles pour en discuter: le Conseil interministériel et le Conseil des ministres pour harmoniser les points de vue. Dès l’instant où le Conseil des ministres a adopté une position, elle devient la position du gouvernement. Il est donc malsain qu’un membre du gouvernement, fut-il Vice-premier ministre, sorte de là alors qu’il n’a rien dit pendant la tenue du Conseil et s’en va s’épancher sur les réseaux sociaux. Ce n’est pas très responsable.

Ben Moubamba estime s’être prononcé en tant que président d’un parti politique et non en tant que membre du gouvernement.

Vous savez, cette espèce de schizophrénie qui consiste à être l’un sans l’être en même temps n’est pas du tout convenable à ce niveau de responsabilités. On soutient le chef de l’Etat et on le soutien pleinement. Du reste, une question se pose aujourd’hui et je la pose telle quelle: est-ce qu’en définitive ce compatriote est normal? Derrière cette question se pose une autre: a-t-il des aptitudes pour être à ce niveau de responsabilités? Je ne suis pas psychiatre, je ne vais donc pas apporter de réponses. Mais j’observe qu’au sein de son département ministériel, il a des problèmes avec ses directeurs généraux, qu’ils soient centraux ou qu’ils soient directeurs des administrations sous tutelle. C’est un problème qui va freiner le fonctionnement et qui va davantage freiner un secteur attendu par les populations. J’observe que le Vice-premier ministre a totalement manqué de respect à une institution qui est le parlement en estimant que l’assemblée était illégitime. Un ministre ne parle pas ainsi. Une assemblée qui est là pour voter les lois, une assemblée qui a voté la confiance du gouvernement auquel il appartient, une assemblée qui vote les budgets qui permettent à ce ministre de travailler et même d’avoir un salaire, on ne peut pas la traiter de cette façon-là. Je le dis en tant que membre du gouvernement, en tant que Porte-parole du gouvernement, en tant que militant et cadre du Parti démocratique gabonais (PDG). On ne traite pas ainsi l’assemblée nationale. Les relations entre l’exécutif et le législatif doivent être saines, doivent être dénuées des éléments de cette nature. Il faut donc rétablir la confiance. Alors qu’on devrait être concentré à résoudre les problèmes des Gabonais, on nous amène à devoir discuter pour essayer d’apaiser le parlement qui aujourd’hui est très remonté.

Peut-on s’attendre à des sanctions ?

Vous savez, on peut m’injurier, là n’est pas mon propos. En revanche, il me semble utile de faire en sorte que lorsque le Premier ministre et le chef de l’Etat font confiance à un compatriote, ils attendent en retour qu’il travaille convenablement. Et pour le moment, ça n’a pas l’air de prendre cette direction. De ce point de vue, je pense que chacun devrait se ressaisir et lui-même en premier. Ceux qui l’entourent et qui ont du mal parfois à le ramener à la raison devraient s’organiser pour lui faire comprendre que le gouvernement a des règles de fonctionnement, que l’Etat a des règles de fonctionnement et qu’il faut les respecter. Le vrai courage en politique ne consiste pas aller s’épancher sur les réseaux sociaux ou dans les rues. Cela consiste à faire son travail. Si on est en désaccord profond avec un élément aussi essentiel que la politique économique et budgétaire du pays, on en tire les conséquences. Mais qu’on n’aille pas s’épancher comme cela et tenter de couvrir les autres d’opprobre. La politique est une affaire de gentlemen, elle ne se mène pas dans les caniveaux.

Qu’est-ce que cela veut dire ?

Je pense qu’il serait temps que chacun retrouve ses esprits. Si pour avoir fait 1% à la présidentielle on doit insulter la terre entière, qu’en aurait-il été s’il avait fait 2%? Il faut qu’il se souvienne que c’est le chef de l’Etat qui a voulu qu’il soit là. Ce n’est pas son score à la présidentielle qui est essentiel, c’est parce qu’il est Gabonais et qu’on a voulu qu’il ait une opportunité de contribuer comme tout le monde, comme nous tous, à la marche du pays. Et nous ne dépendons que de la volonté du chef de l’Etat. Il faut qu’il s’en souvienne. Le chef de l’Etat a un parti politique qu’on appelle le PDG. On n’insulte pas le PDG. On n’insulte pas l’assemblée nationale où ce parti est majoritaire. Quand on est ministre, on doit faire passer ses lois à l’assemblée. Si vous insulter cette assemblée, vous parasiter votre propre action, par conséquent l’action du gouvernement et le bien des Gabonais et des Gabonaises. Le score à la présidentielle n’est pas ce qui justifie sa présence au gouvernement.
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