Fait sur sa page facebook, l’ancien ministre gabonaise de l’économie numérique a donc ausculté de sa plume pour répondre au vice premier ministre sur le non respect de l’éthique professionnel gouvernemental qui se doit d’être respecter au plus haut.
Ainsi, nous publions in-extenso le contenu complet de l’ex ministre Pastor Ngoua N’neme.
Le gouvernement de la république a publié un communiqué fustigeant l’attitude du VPM, l’accusant de manquer à la solidarité gouvernementale à la suite d’un post publié sur sa page facebook dans lequel il accuse en substance le gouvernement d’avoir placé le Gabon sous la tutelle du FMI suite à l’appui budgétaire de 624 millions de USD qu’il vient de lui consentir.
Loin de moi de m’immiscer dans les débats gouvernementaux et leurs sous-entendus, ce communiqué étonnant appelle quelques observations et commentaires que nous détaillons ci-après.
Ce communiqué n’était il pas évitable ne serait ce que pour sauver ce qui reste de solidarité gouvernementale, éviter de servir à l’opposition une vaine polémique au sein du gouvernement et discuter de la question querellée dans un cadre idoine? Mais tout de même !
M le VPM est il au courant de la réunion du sommet extraordinaire des Chefs d’État de la CEMAC de janvier 2017 auquel prenaient également part M SAPIN, ancien ministre français en charge des finances et Mme LAGARDE, DG du FMI.
En français facile, au cours de ce sommet, nos Chefs d’État ont ensemble rejeté la solution d’une dévaluation du FCFA d’Afrique Centrale et se sont engagés à négocier avec le FMI des plans destinés à leur apporter des concours financiers pour leur permettre un accès facilité aux marchés financiers et comprenant des mesures pour rétablir la confiance dans leur monnaie, la soutenabilité de leurs finances publiques, et relancer durablement les économies de la zone CEMAC.
Tous les gens raisonnables comprennent que le financement obtenu du FMI rentre bien dans ce cadre.
Pourquoi ces cris d’orfraie où l’on accuse le gouvernement auquel on appartient d’avoir livré notre économie au FMI pour quelques centaines de milliards de FCFA?
M le VPM qui semble préféré la dévaluation, sait il seulement qu’elle a été rejetée par son patron? On est donc en face d’un authentique problème de solidarité gouvernementale et de loyauté vis à vis du Chef de l’État !
A quoi ça sert de réaliser des voyages en France pour soit disant préparer un Salon de l’Habitat si l’on tait à ses partenaires les conditions macroéconomiques défavorables actuelles pour l’investissement et les efforts engagés par l’État pour remédier à cette situation et que l’on préfère la politique de l’autruche?
Quel investisseur, même dans le cadre du PPP, est prêt à venir risquer ses ressources dans une économie gabonaise non assainie qui ploie sous des déséquilibres interne et externe.
Il va falloir d’ailleurs, comme mode de financement, démythifier les PPP car ce n’est pas la panacée; cette solution peut même s’avérer à terme plus coûteuse comme nombre de Présidents d’université en ont fait l’amère expérience en France. De plus, elle n’est pas gage de bonne gouvernance.
Même dans le cadre des PPP, l’État doit supporter sa contrepartie. M le VPM compte la trouver où si l’État grâce au FMI n’assainit pas ses finances, ne relance pas l’économie, ne résorbe pas ses déséquilibres internes et externes, bref ne retrouve pas des marges de manœuvre.
Il faut veiller à ce que la capacité d’indignation sur tout et à tout propos tienne lieu de politique, sauf si c’est la dernière ressource qu’on a pour se faire entendre. Mais ne nous tirons pas en permanence une balle dans le pied !
« Dieu, épargne-moi de mes ennemis, de mes « amis » je m’en occupe »