Du fait de l’épuisement de ses stocks de kits d’hémodialyse, le Centre national d’hémodialyse (CNH) a tout le mal du monde pour continuer ses prestations envers les insuffisants rénaux. Une ardoise de 235 millions de francs CFA peine à être effacée.
Le principal centre public d’aide aux insuffisants rénaux est en passe de manquer de kits d’hémodialyse, ses dernières commandes n’ayant pas été satisfaites. Et pour cause, les dernières factures n’ayant pas été payées aux différents fournisseurs, ceux-ci refusent d’honorer les nouvelles commandes.
Selon des sources proches du dossier, depuis plus de neuf mois l’Etat gabonais a du mal à s’acquitter d’une dette de 235 millions de francs CFA. En dépit de multiples relances, le ministère de la Santé, tutelle du Centre national d’hémodialyse (CNH), n’a pas pu donner suite, faute apparemment de budget disponible.
Instruments de branchement et de débranchement stérile à usage unique, les kits d’hémodialyse permettent aux insuffisants rénaux de se faire traiter. Un technicien en poste au CNH a laissé entendre : «nous pourrions être amenés, si rien n’est fait rapidement, à ramener les séances hebdomadaires à deux, voire à une, au lieu des trois séances hebdomadaires». Le centre pourra toutefois «recevoir les malades pour les trois séances s’ils se procurent eux-mêmes les kits nécessaires en pharmacie ou chez les revendeurs pharmaceutiques».
Sur le marché, un kit d’hémodialyse coûte, en moyenne, entre 35 et 40.000 francs CFA. Mais, au moment des grandes ruptures, il peut arriver qu’il coûte 79 ou 75.000 francs CFA. En plus des kits, le Centre national d’hémodialyse doit également renouveler ses générateurs d’hémodialyse, ces machines sans lesquelles la séance de dialyse ne peut être réalisée. Même s’ils ne coûtent que quelques millions de francs CFA, le technicien cité plus haut explique : «les 25 générateurs doivent être renouvelés régulièrement, parce que l’usage est régulier ; nous recevons parfois jusqu’à 150 patients par jour, et les générateurs ont vraiment besoin d’être renouvelés assez souvent».
Ne cachant pas leur inquiétude, certains patients souhaitent que cette situation de quasi-pénurie prenne rapidement fin. Ils espèrent donc que le gouvernement et les fournisseurs puissent trouver un terrain d’entente dans les meilleurs délais, «parce que les structures privées qui s’occupent d’hémodialyse n’acceptent pas la carte CNAMGS».