Construites en l’espace de deux années, les infrastructures portuaires développées par Olam et le gouvernement gabonais viennent booster les capacités de transit du pays, lui permettant de se positionner en Afrique centrale.
Le Gabon est en passe de devenir une plateforme portuaire primordiale dans la sous-région Afrique centrale, et même sur la côte ouest-africaine. C’est du moins ce que l’on peut penser au regard du développement de ses infrastructures au cours des trois dernières années. En effet, après exactement 18 mois de travaux, le pays compte un nouveau port de commerce général, opérationnel depuis fin mai 2017. Cette zone de transit a été bâtie à Owendo (dans la banlieue de Libreville) par la Gabon special economic zone (GSEZ), entreprise issue d’un partenariat public-privé (PPP) entre l’Etat gabonais, le groupe singapourien Olam international et Africa finance corporation.
Cette nouvelle infrastructure moderne vient s’ajouter à celle déjà existante, toujours à Owendo, et dont la gestion avait été confiée en 2006 au groupe Bolloré. Le parc à conteneurs du port de Bolloré à Owendo s’étale sur une superficie de 10 hectares, avec une capacité théorique annuelle de 250 000 EVP (soit environ 125 000 containers de 40 pieds). Sa capacité de stockage est évaluée à 5 700 EVP et ledit port est équipé de 10 reachstacker, 4 empty handlers (engins manutentionnaires), 15 remorqueurs répartis sur trois postes à quai.
L’infrastructure gérée par le groupe français a longtemps fait l’objet de beaucoup de critiques de la part des opérateurs économiques et les consignataires, qui jugeaient ses installations vétustes, ne correspondant plus au contexte actuel. D’où la satisfaction de ces opérateurs qui voient en l’arrivée du port marchandises d’Olam un soulagement à leurs difficultés. D’une capacité de 3 millions de tonnes par an (environ 150 000 containers), ce port devrait en effet permettre d’étendre les aptitudes portuaires du Gabon, d’accélérer le trafic et d’augmenter la compétitivité du pays pour les activités d’import-export.
Nouvelles technologies de manutention
Cela est possible avec l’apport de nouvelles technologiques et techniques en ce qui concerne la manutention qui devraient permettre de gagner en efficacité. Cet outil logistique dont dispose le Gabon permet l’accostage de deux navires au même moment, avec trois grues pour assurer le chargement et le déchargement, et deux des quatre portiques prévus sont déjà installés. Il est en outre doté d’une forte capacité de stockage, avec huit silos à grains de 10 000 tonnes, ainsi qu’une cuve de stockage d’huile de palme de 8 000 tonnes. D’autres aires de stockage ont été aménagées pour les clients privilégiés de la Zone économique spéciale de Nkok.
A cela, il faut ajouter le port minéralier, également construit en 12 mois par GSEZ, qui a été inauguré en août 2016 par le président de la République, Ali Bongo Ondimba. Il est subdivisé en deux parties : le terminal minéralier, de 25 hectares, réservé aux minerais ; et le terminal polyvalent, sur 20 hectares, pour les agrégats et certains produits issus de l’industrie du bois. Le port minéralier a une capacité de traitement annuelle estimée à 10 millions de tonnes. Il est destiné aux exploitants miniers et autres industriels qui n’avaient pas de solution logistique portuaire pour exporter leur production.
A l’évidence, Libreville se positionne de plus en plus comme une place portuaire importante en Afrique centrale. La modernité des nouvelles infrastructures fait d’elles des ports avant-gardistes. Les 500 millions de dollars US prévus comme investissement global vont indubitablement contribuer à la diversification de l’économie gabonaise et de la réduction du coût de la vie. Longtemps limités par des options logistiques coûteuses, les nouvelles installations mises en place par GSEZ font désormais du Gabon une référence régionale pour les importations et exportations de matières premières et de marchandises. En attendant bien sûr la construction du port en eau profonde prévu à Mayoumba, dans le sud-est du pays…