Ainsi qu’elle l’avait annoncé à l’issue de l’assemblée générale du mercredi 7 juin, l’Intersyndicale professionnelle de l’Ogooué-Maritime est entrée en grève illimitée le lundi 12 juin. Les adhérents des syndicats affiliés se sont retrouvés à la Bourse du travail, lieu du piquet, dès 7 h 30.
Comme l’ont répété les différents responsables de l’intersyndicale, la grève n’est pas dirigée contre les employeurs mais le préavis a été adressé au gouvernement, interpellé en vue de mesures contre la vie chère, en supprimant notamment un certain nombre de primes qui pénalisent aussi bien les travailleurs que les entreprises. «Dans cette affaire, soulignent-ils, les employeurs ont tout intérêt à comprendre le bien-fondé de la grève puisqu’elle prend en compte les difficultés rencontrées par les entreprises du fait de certaines mesures gouvernementales».
La première manifestation des effets de la grève a été la difficulté à circuler dans la ville, les taxis ayant majoritairement répondu au mot d’ordre. La plupart des administrations n’ont pas suivi et certaines entreprises disent avoir été sous informées et devraient rejoindre le mouvement.
Un léger flottement a été observé en milieu de matinée quand des rumeurs ont circulé selon lesquelles certaines centrales voulaient se désolidariser du mouvement et qu’une assemblée générale devait se tenir. Rumeurs vraisemblablement confortées par l’annonce de l’arrivée dans la capitale économique pendant, le week-end, du ministre du Pétrole et des Hydrocarbures, Pascal Houangni Ambourouè, censé venir rencontrer les responsables syndicaux pour tenter de débloquer la situation.
Pascal Houangni Ambourouè est effectivement arrivé et a tenté, en vain, de faire fléchir les grévistes, en invitant notamment une délégation à Libreville. Les responsables syndicaux, estimant que le ministre du Pétrole s’engageait dans une initiative personnelle et qu’il ne s’exprimait pas au nom du gouvernement, ont opposé un refus à la voie proposée, attendant que le gouvernement, «le seul interlocuteur», daigne répondre aux préoccupations contenues dans le préavis déposé. Houangni Ambourouè a pris sur lui de faire de son mieux, une fois de retour à Libreville, pour aider à la décrispation de la situation.
Pour rappel, c’est le 1er mai dernier, au terme du défilé, qu’après la lecture du traditionnel moratoire, un préavis de grève illimitée a été lancé et déposé auprès du gouverneur de la province de l’Ogooué-Maritime pour transmission au gouvernement par l’intersyndicale professionnelle de l’Ogooué-Maritime. Le préavis ayant pris fin le 6 juin sans réaction du gouvernement, l’entrée en grève était devenue inéluctable.
Forte de sept confédérations et de six syndicats, l’intersyndicale pense que le mouvement de grève entamé le 12 juin devrait aller en s’amplifiant, en intégrant progressivement d’autres secteurs du tissu économique de la capitale économique du Gabon.