Le directeur général de l’Economie et de la politique fiscale donne des précisions sur les enveloppes consacrées à l’éducation, la santé et le volet social, et déboute les analyses faites par le principal parti de l’opposition gabonaise.
La sortie de Jean Baptiste Ngolo Alini suite aux critiques portées par le parti politique Union nationale sur la loi de Finances rectificative 2017 permet de savoir avec exactitude les raisons de certains changements budgétaires survenus dans plusieurs secteurs. Le directeur général de l’Economie et de la politique fiscale soutient en effet que le budget ne propose pas de coupes dans les secteurs vitaux que sont l’éducation, la santé et le volet social, contrairement à ce qui a été véhiculé par Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, considéré comme « l’économiste en chef » de l’Union nationale.
S’agissant de l’éducation nationale, il relève que le projet de loi de Finances rectificative ne prévoit pas de baisse de crédits. « Au contraire, ces derniers passent de 94 milliards FCFA à 100 milliards FCFA », dévoile le vice-président du Comité de recadrage macroéconomique. Cela fait un ajout de 6 milliards FCFA entre la loi de Finances initiale et celle qui la rectifie. Et Jean Baptiste Ngolo Alini constate également que le point de vue de Jean Gaspard Ntoutoume Ayi est « erroné » quand il voit en la baisse des charges du personnel une réduction des effectifs des enseignants. Le fait est simple : le personnel de l’éducation nationale n’étant pas uniquement composé d’enseignants, une probable réduction pourrait tout aussi bien concerner d’autres catégories professionnelles.
Financer des projets
Concernant le secteur de la santé, le gouvernement a effectivement prévu une baisse des crédits de 7 milliards FCFA qui concernent les dépenses de personnel (1,9 milliard FCFA), de biens et services (1,5 milliard FCFA), les dépenses de transfert (200 millions FCFA) et les investissements (4,1 milliards FCFA). Les économies effectuées vont aider à financer, apprend-on, des projets comme la réhabilitation des écoles de Makokou et Mouila pour 500 millions FCFA ; des projets à Lambaréné portant sur le CHU, le campus, les villas des médecins, et l’hôpital Schweitzer pour un montant global de 1,05 milliard FCFA ; et l’amélioration de la gouvernance du système de santé à hauteur de 2,5 milliards FCFA.
Pour ce qui est de la prévoyance sociale, la baisse concerne les dépenses de personnels (938 millions FCFA) dont les cotisations des salariés au titre des pensions ont été logées dans la mission correspondante. Par ailleurs, 4,7 milliards FCFA seront ôtés des dépenses de transfert à travers certains programmes. Il s’agit, entre autres, de la protection et de la promotion de la famille (250 millions FCFA), la solidarité nationale (1 milliard FCFA au FNAS et 100 millions FCFA pour les autres établissements publics), et la protection sociale (3,3 milliards FCFA) car le programme bénéficie parallèlement d’une recette affectée au titre de la Contribution spéciale de solidarité (CSS) retracée dans les charges de trésorerie pour un montant de 14,8 milliards FCFA.
D’autres précisions sont apportées par Jean Baptiste Ngolo Alini. La hausse des dépenses transversales de près de 46 milliards FCFA, par exemple, provient en réalité de l’inscription de 30 milliards FCFA de pension, non comptabilisés dans la loi de Finances initiale. Lequel reclassement induit une hausse sur l’enveloppe globale. L’autre interrogation de l’Union nationale portant sur les mécanismes de fonctionnement du fonds provincial n’est pas fondée puisque « ces mécanismes ne sont pas fixés par la loi de Finances. Celle-ci autorise la dépense et les mécanismes sont fixés par les textes qui organisent le fonds », conclut le directeur général de l’Economie à ce sujet.