En regroupement à Libreville dans la perspective de la rencontre face au Mali, le 10 juin prochain, les joueurs de la sélection nationale ont exprimé leur désarroi suite aux irrégularités autour du paiement de leurs primes.
Peu sereine depuis la fin de la Coupe d’Afrique des nations (Can) 2017, la tanière des Panthères pourrait imploser. La dernière affaire en date au sein de la sélection nationale de football tourne, en effet, autour du paiement des primes de matches. Actuellement en regroupement à Libreville, dans la perspective de la rencontre avec le Mali, match qualificatif pour la Can 2019, les joueurs ont connu une grosse déconvenue, le 6 juin à Libreville.
Ces derniers se sont vus notifiés à leur hôtel, par un représentant de la ministre des Sports, que le paiement des primes ne concernait pas l’ensemble des 25 joueurs. Encore moins les 11 membres du staff. Seuls y avaient droit 18 joueurs et 3 membres du staff. Les autres étant considérés par le ministre comme «des personnes s’étant ajoutés au groupe». Une information ayant provoqué le courroux des joueurs qui, après avoir refusé d’encaisser les primes, ont congédié le représentant de la ministre des Sports.
Ce qu’aurait peu apprécié la ministre des Sports, qui se serait rendue en personne à l’hôtel où logent les joueurs, dans la nuit. Nicole Assélé aurait ainsi remonté les bretelles aux «frondeurs». Estimant que la ministre leur a manqué de respect, joueurs et membres du staff ont décidé de plier bagages après cet échange. «Seuls ne sont revenus à l’hôtel que ceux qui n’avaient pas d’autres endroits où loger», a affirmé une source proche de l’encadrement.
Par ailleurs, «les joueurs ont également conditionné leur participation au match face au Mali (le 10 juin prochain à Libreville, ndlr) par le paiement des primes, à l’ensemble des ayant-droits», a révélé la même source. Une atmosphère pas de nature à rassurer le vestiaire, vu les enjeux autour du match du week-end prochain. D’autant que cette situation n’est pas la première du genre, en équipe première.
«La même situation s’était déjà produite lors du match amical face à la Guinée (le 24 mars dernier en France, ndlr)», a révélé un joueur de la sélection nationale, soulignant que l’affaire avait été étouffée, suite à un arrangement à l’amiable avec le ministère des Sports. «Bien avant, le même problème s’est posé pendant la Can 2017. Tout comme, plus récemment, chez les cadets», a poursuivi la même source. Et cette dernière d’affirmer que cette situation serait l’origine de la réticence de Pierre-Emerick Aubameyang et Mario Lemina, à rejoindre la sélection actuellement.
Aussi, cette crise remet-elle au goût du jour la question de la gestion de l’équipe nationale. Si celle-ci a récemment été rétrocédée à Fédération gabonaise de football (Fégafoot), à juste titre, l’aspect financier lui, incombe toujours à la tutelle. Dans ces conditions, difficile d’avoir une sélection nationale compétitive, aussi talentueuse soit-elle. Reste à savoir si cette crise sera résolue avant la rencontre face au Mali. Tic tac, tic tac…