Les locaux de Sericom Gabon, sis au Boulevard Triomphal Omar Bongo à Libreville, ont reçu la visite des éléments du service gabonais de la contre- ingérence, le 31 mai dernier. Des saisies ont été réalisées à l’issue de cette opération.
La saga Santullo-Etat gabonais s’est enrichie d’un nouvel épisode, avec la perquisition des locaux de la société Sericom Gabon par des éléments du service gabonais de la conte-ingérence (plus connu sous le nom de B2), le 31 mai à Libreville. Vers midi, des agents du B2 se sont présentés dans les deux tours accueillant les locaux de Sericom Gabon, dont le principal actionnaire est l’homme d’affaires Italien Guido Santullo.
«Une fois dans les locaux de l’entreprise, les militaires ont emporté de nombreux documents, des unités centrales, des ordinateurs, etc.», a rapporté une source ayant requis l’anonymat. Le tout dans la passivité du représentant de Sericom Gabon, impuissant. «Les agents du service de la contre-ingérence et de la Sécurité militaire ont justifié leur descente par la volonté de réaliser un inventaire du matériel de l’entreprise. Ils ne se sont pourtant pas contentés d’inventorier, ils ont réalisé des saisies», a poursuivi la même source, soulignant que des huissiers ont été vus sur place réalisant des constats.
Ce nouvel épisode intervient dans le cadre du litige opposant l’Etat gabonais à Guido Santullo. «L’argent a disparu au Gabon. Ils n’ont plus d’argent pour me payer. Le gouvernement gabonais me doit 350 milliards de francs CFA. Il trouve des prétextes pour ne pas verser mon dû», avait déclaré l’homme d’affaires italien. Une ardoise contestée par l’Etat gabonais, accusant l’Italien d’avoir outrancièrement surfacturé les marchés qu’il a réalisés.
La direction générale du Budget a ainsi mandaté une expertise de contrôle du service fait des chantiers. D’après les experts, il y a un différentiel de près de 280 milliards de francs CFA : «en fait, il n’y aurait que 20 à 30 milliards de francs de factures valides et conformes», souligne-t-on. Conforté dans ce sens, l’État gabonais aurait donc choisi d’utiliser l’impôt pour Sericom Gabon.
Le fisc réclamerait ainsi à la société une somme plus ou moins équivalente au montant des marchés impayés que le groupe Santullo dit avoir exécuté et livré. Ce qui paraît curieux, car des impôts d’un tel montant suppose alors, un ou des chiffres d’affaires extraordinairement élevés. Dans tous les cas, la démarche de l’Etat gabonais s’inscrit dans un contexte de crise économique, dictant ainsi une minimisation des dépenses publiques. Toutefois, la démarche adoptée est-elle la bonne ?
Car nul doute que le nouvel épisode de cette saga participera davantage à écorner l’image du pays à l’international. Alors que, parallèlement, le Gabon veut attirer de nouveaux investisseurs.