Cette plateforme d’associations partageant l’idée d’une alternance politique au Gabon a appelé, le 27 mai dernier Libreville, à un engagement plus prononcé de la femme gabonaise pour y parvenir.
Réunie le 27 mai dernier à Libreville, la plateforme des femmes de l’opposition a jeté un regard vers l’avenir avec comme mot d’ordre : l’alternance politique dans le pays. A cette occasion, le groupement d’associations de femmes a réitéré son engagement dans l’aboutissement de cet idéal, en accélérant la cadence de protestation contre «l’élection présidentielle volée» à leur champion, Jean Ping.
Pour la présidente de la plateforme, l’alternance tant attendue devra, selon elle, être activement soutenue par la femme. Un combat de tous les instants que doivent s’approprier les femmes du Gabon, «la situation étant chaotique», a alerté Nathalie Zemo. Cette rencontre placée sous le thème : «Mères engagées pour une nouvelle République» a également donné lieu à des séquences de témoignages de femmes engagées pour le combat de l’alternance.
Ces femmes de références ont chacune apporté, à travers leurs vécus respectifs, notamment les sacrifices consentis, des notes d’espoirs et d’encouragement pour celles qui hésitent à franchir le pas. Paulette Missambo, ancienne ministre d’Etat, n’a pas eu de la peine pour démontrer la portée du renoncement dont elle a fait preuve. Pour elle, cette capacité n’est pas l’apanage des hommes seuls. L’égalité de genre, puisque c’est de cela dont il s’agit aussi, prend racine dès le bas âge à la maison.
«Il n’est pas bon pour les mamans d’envoyer la jeune fille faire la vaisselle, pendant que le jeune garçon regarde la télévision ou va jouer au football», a-t-elle dénoncé, soulignant que «la résistance c’est aussi l’affaire des femmes…Elles doivent donner le meilleur d’elles-mêmes et aimer leur pays».
Marie-Francine Ntoreboga a quant à elle rappelé tout l’intérêt de ce combat, centré sur le changement. Paraplégique et sur fauteuil roulant, elle a dit comprendre le sens de ce combat mieux que n’importe qui. Parce que mère, habitant une banlieue de Libreville difficile d’accès, elle ne regarde pas son handicap. Elle a estimé qu’en donnant la vie, son devoir est d’accompagner la croissance de sa progéniture. Un parallèle avec le vote massif en faveur de leur candidat, qu’elle considère comme une maternité dont le bébé n’est pas sur le lieu souhaité.
Blanche Simony, quant à elle, qui a dû tout abandonner pour se consacrer au combat de la «libération» du pays, a plaidé pour la fermeté dans la conquête du pouvoir. La femme, selon elle, ne doit pas négliger son potentiel. «Elle dispose de tous les atouts pour organiser l’alternance», a lancé l’intervenante.