La mission de contrôle et de Police forestière menée par le colonel David Ingueza sur instruction du ministre en charge de l’Economie forestière n’en finit plus de susciter des remous. Près d’un mois après avoir quitté la province de l’Ogooué-Ivindo, le Caf continue de subir les affres de la colère des lobbys forestiers, notamment chinois dans ce cas.
Dans un communiqué de presse rendu public le mardi 23 mai à la télévision nationale gabonaise, Estelle Ondo, commanditaire de cette mission, rectifie le tir. Certains diront que c’est en faveur des exploitants forestiers illégaux, comme mentionné dans le communiqué diffusé par l’ONG Brainforest et signé de Monsieur Marc Ona Essangui le 25 mai. Ce communiqué dénonce et «exhorte le projet Caf à reprendre les missions de terrain et condamne avec la dernière énergie, toutes les manœuvres tendant à freiner le travail des experts du Caf à même de stopper l’élan déjà engagé pour mettre hors d’état de nuire tous les opérateurs indélicats».
Donc, malgré tout, les observateurs de la société civile gabonaise et les partenaires du Caf parmi lesquels l’ONG Conservation Justice affirment leur engagement dans les procédures enclenchées, estimant que les faits relevés sont graves. L’ONG s’est donc portée partie civile dans les affaires pendantes au tribunal de Makokou contre ces sociétés forestières œuvrant dans l’illégalité.
L’ONG Conservation Justice marque ainsi son soutien indéfectible au projet du Contrôle d’aménagement forestier (Caf) victime depuis quelques semaines d’une campagne de dénigrement au sein de l’administration des Eaux et Forêts, des syndicats et lobbys, notamment chinois, et de la Zone économique à régime privilégié (ZERP) de Nkok.
Pour continuer l’action, l’ONG Conservation Justice, qui mène le combat de la lutte contre l’exploitation forestière illégale et le braconnage depuis 2010, a choisi de se porter partie civile devant l’hésitation de l’administration des Eaux et Forêts.
Le directeur de cette ONG explique que «notre but est d’appuyer les efforts réalisés par le Caf et le parquet de Makokou, appuyés également par l’ANPN, et de lutter ensemble contre cette exploitation illégale qui impacte gravement l’avenir de cette province et du pays, en termes de bonne gouvernance, de lutte contre la corruption et de développement durable».
Cet engagement de l’ONG CJ de se porter «partie civile» démontre que les défenseurs de l’environnement mesurent la gravité des faits relevés et craignent que les Eaux et Forêts procèdent à des règlements à l’amiable qui fortifieraient les exploitants dans leurs pratiques et priveraient les caisses de l’Etat d’importantes entrées.