Le ministre de la Santé, Fidèle Mengue Me Ngouang, celui de la Prévoyance sociale et de la Solidarité nationale, Brigitte Mba Anguillet, et celui des Relations avec les institutions constitutionnelles, Porte-parole du gouvernement, Denise Mkam’ne, ont tenu, le mercredi 9 avril 2014, à élucider les zones d’ombre pouvant exister quant au déploiement de leur action, notamment du fait que l’actualité est émaillée de mouvements qui paralysent parfois le fonctionnement de certains services de leurs départements.
L’initiative du ministre des Relations avec les institutions constitutionnelles, Porte-parole du gouvernement, appuyé par la direction de la communication gouvernementale, laisse entrevoir la volonté du gouvernement Ona Ondo de changer de paradigme. Ce qui se comprend aisément au regard des nombreuses communications du porte-parole du gouvernement qui tente de faire passer davantage de messages concernant, notamment, les textes adoptés en Conseil des ministres.
C’est donc dans ce contexte que la presse nationale et internationale a été invité à participer à cette conférence de presse qui mettait l’accent sur les décisions du Conseil des ministres du samedi 5 avril 2014 et les précisions sur la Prime d’incitation à la performance (PIP). Un zoom a également été effectué sur le travail gouvernemental, notamment celui des deux ministres présents qui se sont employés à déminer des grèves et autres soubresauts dans leur département respectif.
Les slides du porte-parole du gouvernement
Abordant les décrets adoptés en Conseil des ministres le week-end dernier, Denise Mekam’ne a commencé par le projet fixant les attributs de l’ensemble des départements ministériels. Un projet qui entend clarifier les missions de chaque ministère, mais surtout de chaque ministre, en veillant à la cohérence des politiques publiques et à l’efficacité des dépenses. «L’objectif recherché étant d’arriver à la mutualisation des structures et des moyens, de prévenir les conflits de compétence et de capitaliser la transversalité dans l’utilisation des service», a expliqué le porte-parole du gouvernement. Me Mekam’ne a par exemple déclaré que certains ministères n’auront plus de Secrétariats généraux, de même que les ministres auront sous leur tutelle les directions des services.
La création et l’organisation d’une Agence judiciaire de l’Etat a également été expliquée aux hommes des médias. L’on devrait comprendre que ce projet «consacre la disparition de l’Agence judiciaire du Trésor qui se limitait à ne connaître que le contentieux étranger à l’impôt et au domaine». Cette agence aura ainsi pour mission «la prévention du contentieux de l’Etat et la centralisation et la gestion du contentieux de l’Etat». Dès lors, elle devra appuyer la bonne gouvernance financière pour une meilleure gestion des dépenses publiques, tout comme elle aura en charge la gestion et le suivi de tous les contentieux.
Un autre décret a été pris durant l’irrégulier conclave gouvernemental du weekend qui concerne l’inhumation des agents publics et de leurs ayant droits, des élèves, des étudiants et des indigents. Le porte-parole du gouvernement a expliqué à ce sujet que le montant fixé pour ces frais de sépulture sera compris dans une fourchette variant entre 400.000 francs et 1 million de francs CFA. Il ne prendra pas en compte les frais relatifs à la couronne de fleurs et de location d’une salle funéraire. Son objectif est de combler le vide juridique en matière de prise en charge, par l’Etat, des frais d’inhumation de ces catégories de personnes.
En résumé, Denise Mekam’ne a fait remarquer que cette mesure participe de la poursuite et de l’accélération de la politique sociale du président de la République, Ali Bongo Ondimba, mise en application par le gouvernement, par des actions concrètes pour «accompagner dignement nos compatriotes surtout les plus démunis dans leur dernière demeure».
Le dossier épineux de la Prime d’incitation à la performance (PIP), remplaçant les Fonds communs, a constitué l’un des sujets phares de cette conférence de presse. Comme lors de ses précédentes sorties concernant ce problème qui a mis en émoi les régies financières du pays, la porte-parole du gouvernement a gardé sa constance. Autrement dit, les mêmes mots sont revenus pour expliquer les changements. On retiendra donc que «la PIP c’est la répartition des fruits de la croissance sociale pour une meilleure justice sociale». A ce niveau, Me Mekam’ne a relevé la «réactivité» du Premier ministre qui a réuni le dimanche 6 avril les centrales syndicales à son bureau, avant une deuxième réunion le 8 avril pour la poursuite des concertations. A l’issue de cette dernière réunion, un protocole a été signé entre le gouvernement l’intersyndicale des douanes, impôts et trésor, portant définition de la grille de répartition de la PIP. Cette répartition qui ne sera pas uniforme concernera trois groupes : les régies financières, le secteur productif et le secteur des services, tandis que l’économie réalisée de 112 milliards de francs CFA sera réinvesti dans d’autres projets. Les critères pour bénéficier de la PIP sont définis en fonction des administrations. Dans ce contexte, a-t-il été souligné, elle dépendra de la fonction et de la mission. Pour l’heure, on attend sa publication officielle.
Les tribulations des ministres de la Prévoyance sociale et de la Santé
Mba Anguillet, le ministre de la Prévoyance sociale, s’est longuement exprimé sur la grève des ex-agents de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) qui ont fait un sit-in et une grève de la faim sur le parvis de la cathédrale Notre Dame de l’Assomption, à Libreville. Elle a ainsi relaté tous les efforts menés pour apporter une solution à ce dossier qui date de 2010. Des réunions ont étaient organisée, à cet effet, avec les agents eux-mêmes, mais aussi avec leur syndicats. On retiendra pour l’essentiel que le nœud gordien se dénouera le 14 avril prochain, avec le paiement des sommes dus à ces ex-employés des hôpitaux de la CNSS.
De son côté, Fidèle Mengue Me Ngouang, le ministre de la Santé, a tenu a passé par le menu les efforts ayant été fournis pour désamorcer la grève des agents du Syndicat national des personnels de la Santé (Synaps) qui l’avaient, selon lui, entamé pour réclamer l’annulation de l’organisation du concours d’entrée à l’institut national de formation d’action sanitaire et sociale (INFASS). Le concours, pourtant, ne pouvait qu’être organisé puisque toutes les conditions étaient réunies pour sa tenue et les candidats étaient venus des quatre coins du pays, en ayant payé les frais y relatifs. Pour Mengue Me Ngouang, on ne pouvait pas causer autant de préjudices à ces impétrants dans la mesure où tout avait été convenablement organisé. Dans ce contexte, il a dit ne pas être resté fermé au dialogue et de nombreuses réunions ont été organisées avec les syndiqués pour parvenir à une issue heureuse.
In fine, la conférence de presse gouvernementale visait à aire savoir que «le gouvernement tient au dialogue social qui privilégie l’échange à l’affrontement, les propositions de bon sens à la surenchère, l’anticipation au règlement de compte».