Ngounié – Le district d’Ikobey, situé à 89 km de Fougamou dans la province de la Ngounié au sud du pays est bien enclavé par manque de route praticable en toute saison.
L’état de dégradation de cette voie de communication menant vers le district proche d’Etéké (localité aurifère) dans le département de l’Ogoulou (Mimongo) est très avancé.
Dans cette partie administrative du Gabon, les infrastructures de base manquent. Nonobstant la présence de la sous-préfecture, une école publique, un centre de santé, une brigade de la gendarmerie, des commerces, la route dépeint tout ce qui s’y trouve, tant elle relève d’un parcours du combattant lorsqu’on s’aventure sans un véhicule tout terrain. Même la marche à pied fatigue les piétons qui sont obligés d’esquiver les bourbiers en s’enfonçant quelque peu dans la broussaille pour se frayer un chemin.
En somme, les populations de cette partie du pays éprouvent toujours d’énormes difficultés pour rallier le monde de la « civilisation », où seule la détermination et l’instinct de survie les guident pour sortir de l’inconnu, expliquait à un reporter de Gabonactu.com, natif de la contrée.
La route, a-t-on coutume de dire, est un véritable facteur de développement pour multiples raisons, non seulement, elle permet d’unir les peuples à travers les déplacements des populations d’une localité à une autre, mais également d’écouler facilement les produits agricoles, de cueillettes, ou de chasse, rappelle le compatriote, qui estime que « cette logique est loin d’être une réalité pour les villageois et les autres populations résidant dans le district d’Ikobey ».
Les populations constatent que le ministère des Infrastructures, des Travaux publics et de l’Aménagement du territoire a carrément tourné le dos à cette route dégradée depuis plusieurs années. Pas d’entretien ne fusse que pour l’ensoleillement.
En effet, à la suite de la bourgade de Sindara qui prolonge sur l’axe du village Egono, près du débarcadère du fleuve Ngounié, la route menant au district d’Ikobey longue de 64 km, n’est en vérité qu’une piste réservée au passage d’éléphants (une espèce d’ailleurs présente dans la zone).
Actuellement, seul ou à plusieurs voués à une marche piétonne, il faut pour cela être armé de courage pour affronter le relief accidenté et hostile à l’homme, avec une végétation équatoriale très dense et épaisse favorisant parfois les fortes précipitations qui dégradent davantage ce qui fait encore office de route.
Coupé presque de tout contact avec les autres localités environnantes, seuls les téméraires peuvent encore oser s’y aventurer, de l’avis de tous les observateurs avertis. Aucun véhicule ne peut emprunter et arpenter pour le moment cette piste sinueuse, ombragée pour défier d’énormes bourbiers et autres passages d’eau. Les ponts pour la plupart construits avec des matériaux périssables calqués sous le modèle des sociétés forestières ne représentent pas de gage de sécurité, plutôt exposent ces aventuriers à un réel danger permanent qui bascule tout véhicule dans le précipice et entraine un effondrement certain du pont.
Jadis, très fréquentée par les populations en provenance de Libreville, Port-Gentil et autre ville du pays à la recherche de meilleurs soins de santé traditionnel offert par les populations Pygmées d’Ikobey installées autour du Parc national de Waka, cette route n’offre plus ces déplacements.