Alors que sa tête est mise à prix depuis plus de deux ans, Lucie Daker Akendengue n’entend pas se laisser dicter la loi par ses collaborateurs qui, lors de la dernière session extraordinaire du conseil départemental, ont décidé de la déloger de son poste de présidente du Conseil départemental de Bendjè.
A la faveur de la session extraordinaire du lundi 22 mai, les conseillers ont décidé de décharger Lucie Daker Akendengue de son poste de présidente du Conseil départemental de Bendjè (CDB). Une décision qui survient plus de deux, ans après les premières accusations sur la qualité de gestion de la présidente. Parmi les reproches qui lui sont faits, on cite pêle-mêle, son supposé refus de faire la lumière sur l’état réel des finances de l’institution et sur les dépenses consenties par elle, l’attribution des marchés de gré à gré sans en référer au Conseil et la vente de terrains sans quittance. Depuis mars 2015, l’intéressée n’a pas cessé de se défendre. Dans une interview au quotidien L’Union, mercredi 25 mai, elle a dit minimiser les décisions prises par ses collaborateurs.
«Les actes pris par les conseillers n’ont aucune valeur juridique car, ils ne reposent sur aucun article de la loi (sur la décentralisation). Les compétences des conseillers sont définies dans l’article 36 de cette loi et les sanctions qu’ils peuvent demander à mon endroit sont listées dans l’article 90 de la même loi. Or, tous les actes pris par les conseillers au cours de cette énième session extraordinaire ne renvoient nullement à l’application d’aucun de ces articles», s’est défendue l’élue du Parti démocratique gabonais (PDG).
Si Lucie Daker Akendengue est si confiante et assuré de n’être «nullement inquiétée» pour son poste, c’est parce que, a-t-elle rappelé, les conseillers «ne sont pas à leur première tentative de ‘‘putsch’’». «Ma tête est mise à prix à chacune de nos sessions, mieux encore, je dirai depuis le premier jour où le choix a été porté sur ma personne pour conduire aux destinées de cette institution», s’est-elle amusée, avant de réaffirmer : «Mes jours, au CDB, ne sont pas comptés (…). Mon maintien à cette fonction tient de la volonté du Tout-Puissant et de celle de la hiérarchie de mon parti.» Reste donc au ministère de l’Intérieur, que les conseillers ont interpellé de trancher. En attendant, le climat de tension et de suspicion au sein du CDB continue de s’intensifier, ralentissant de fait les activités de l’institution.