Opérant désormais dans la clandestinité, le groupement syndical a demandé, le 22 mai dernier à Libreville, l’annulation de la traduction en conseil de discipline plusieurs enseignants, ainsi que la relaxe de Cyprien Moungouli. Des désidératas dont l’aboutissement permettrait d’éviter un «nouvel embrasement» dans le secteur éducation.
La traduction en conseil de discipline à venir de 63 enseignants, pour absences justifiées et répétées, refus d’affectation ou abandon de poste, a poussé la Convention nationale des syndicats du secteur éducation (Conasysed) à sortir de sa réserve, le 22 mai dernier. Mettant en avant un certain nombre de questions relatives à cette mesure, le groupement syndical a souhaité l’annulation de cette «décision inique, illégale et arbitraire, de traduction en conseil de discipline de certains enseignants pour le fait de grève».
En effet, a demandé la Conasysed : «Pourquoi tous les enseignants ayant observé la grève n’ont pas vu leurs salaires suspendus et ne sont pas traduits en conseil de discipline ?», «Pourquoi pour la plupart des enseignants sanctionnés arbitrairement, ne sont concernés que les membres de la Conasysed, épargnant les enseignants membres d’autres syndicats qui étaient également en grève ?», «Est-ce que les agents de l’Etat d’autres administrations également en grève, verront leurs salaires suspendus en plus d’être traduits en conseil de discipline ?».
Dans le même sens, le groupement syndicat a également demandé à savoir où étaient les délibérations du conseil de discipline devant lequel neuf leaders syndicaux de la Conasysed avaient comparu pour les mêmes faits. Tout comme il s’est interrogé sur le sort des 19 enseignants exerçant à Makokou, menacés de traduction en conseil de discipline et de radiation depuis le 25 février dernier.
«A la suite de toutes ces interrogations non exhaustives, nous notons une fois de plus, la violation le gouvernement de l’article 9 du Code de déontologie de la Fonction publique», a déploré la Conasysed. Ce texte dispose en effet que : «L’administration est neutre. Elle ne doit exercer aucun traitement discriminatoire vis-à-vis de ses agents en raison de considérations subjectives».
Car, a une nouvelle fois interrogé le groupement syndical, «pourquoi les détourneurs de deniers publics, les fraudeurs aux examens, ceux commettant les faux en écriture, les escrocs…dont les fautes sont avérées ne sont pas traduits en conseil ?». Pour la Conasysed, il ne fait aucun doute que procédant aux sanctions sélectives, arbitraire et illégales contre ses membres, «l’objectif du gouvernement est clairement identifié : tuer la Conasysed et ses membres et, à terme, supprimer le syndicalisme au Gabon».
Par ailleurs, pour éviter un nouvel embrasement dans le secteur éducation, la Conasysed a demandé, en plus de l’annulation de la traduction en conseil de discipline des enseignants, la relaxe de Cyprien Moungouli. Délégué provincial Conasysed dans la Nyanga. Ce dernier est gardé arbitrairement à vue à la Police judiciaire (PJ) de Tchibanga, depuis le 18 mai dernier.