C’est le signe que la prudence reste de mise avant la réunion de l’OPEP prévue le 25 mai à Vienne en Autriche.
Les prix du pétrole ont légèrement baissé, mardi 22 mai 2017, en cours d'échanges européens, dans un marché qui reprend son souffle après des sommets en un mois et qui opte pour la prudence à deux jours d'une réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Vers 10h30 GMT (12h30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 53,47 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 40 cents par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » (WTI) pour la même échéance, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, perdait 36 cents à 50,77 dollars. Mardi, « les investisseurs font le point après une hausse de trois semaines et près de 14% après des plus bas en près de six mois, se livrant à quelques prises de bénéfices », ont observé Mike van Dulken et Henry Croft, analystes chez Accendo Markets.
Les cours du pétrole ont ainsi effacé l'essentiel de leurs gains de la veille, quand ils étaient montés à leurs niveaux les plus élevés en un mois, à 54,37 dollars pour le Brent. Un mouvement qui s'était poursuivi jusqu'au début des échanges asiatiques mardi pour le WTI, qui a atteint 51,23 dollars. Le brut avait grimpé lundi suite à la « réponse positive de l'Irak sur la possible prolongation des limitations de production de l'Opep pour neuf mois », a expliqué Ipek Ozkardeskaya, analyste chez London Capital Group.
« Nous sommes en accord avec le royaume (saoudien) pour poursuivre la limitation de la production », pour une période de neuf mois, a dit le ministre irakien du Pétrole, Jabbar Al-Luaibi, lors d'une conférence de presse lundi à Bagdad avec son homologue saoudien, Khaled al-Faleh. La veille, le ministre saoudien s'était dit confiant au sujet de la prolongation des limitations de production de pétrole, décidées fin 2016 et appliquées initialement pour six mois depuis janvier, avant une réunion jeudi des membres de l'Opep et la Russie.
Au sein de l'Opep, l'Irak, deuxième producteur du cartel, était un des derniers pays à ne pas avoir pris d'engagement formel en ce sens. « Mais il reste à voir à quel point cet accord (de l'Irak) est crédible », ont tempéré les analystes de Commerzbank. En outre, « l'Opep continue de subir des vents contraires en provenance des États-Unis car non seulement la production de pétrole de schiste se reprend considérablement mais, en plus, le président américain, Donald Trump, a maintenant proposé de vendre la moitié des réserves stratégiques de pétrole des États-Unis », a-t-on expliqué chez Commerzbank.
Le pétrole de schiste américain, dont l'arrivée sur le marché a déséquilibré l'offre, avait dans un premier temps poussé le cartel à inonder le marché de brut pour faire chuter les prix et ruiner la coûteuse production américaine. Mais la résistance inattendue de l'industrie du schiste avait forcé l'Opep à limiter sa production pour faire remonter les prix à travers l'accord de limitation, une mesure qui n'est pour l'instant pas parvenue à écluser les réserves mondiales ni à faire remonter de façon pérenne et significative les cours du brut.