MOUILA – Le gouverneur de la province de la Ngounié, Benjamin Nzigou s’est rendu, mercredi dernier à Lékindou, un regroupement de villages dans le canton Bangando-Ngounié (dans le département de la Boumi-Louétsi, sud de la province), pour réconcilier la troupe de la brigade de gendarmerie avec les populations locales, suite à une brouille née d’une ’’démonstration d’excès de pouvoir de la maréchaussée’’, provoquant une frustration à l’endroit de ces dernières, et surtout après la rencontre, ’’ affirmer l’autorité de l’Etat’’.
Après avoir pris connaissance des problèmes à l’origine des conflits entre gendarmes et habitants sur l’abus d’autorité, le trafic de produits prohibés (stupéfiants), les gardes à vue abusives sans motif, le manque de considération envers les auxiliaires de commandement, les coups volontaires sur autrui, l’arrogance, qui ont d’ailleurs abouti à une marche de protestation des habitants dans le village, la première autorité administrative de la province de la Ngounié, assistée entre autre du chef d’Escadron, le Lieutenant-colonel Pierre Mvé-Ndong, Commandant la Légion de gendarmerie départementale sud et du préfet du département de la Boumi-Louétsi, Venant Ebangot ainsi que du sous-préfet du district de Nzenzélé, Léon-Pierre Nang Mba- n’est pas resté impassible face aux situations conflictuelles qui naissent dans son ressort territorial.
En se rendant à Lékindou, le gouverneur de la Ngounié est allé affirmer l’autorité de l’Etat, faire dissocier les questions relevant de la sphère privée de celles touchant la sphère publique et réitérer la marche des institutions en réconciliant les différentes composantes de cette localité.
Benjamin Nzigou a appelé à la responsabilité et au discernement des gendarmes en service à Lékindou pour accomplir ses missions conformément aux lois et règlements en vigueur, précisant que ’’le zèle des éléments doit s’inscrire dans le seul cadre légal et non dans une démonstration qui friserait l’excès de pouvoir susceptible de frustrer les populations, tout comme tout différend à connotation personnelle se doit d’être réglé sans trafic d’influence, sinon source de confusion des genres’’.
Convaincu de certaines liaisons matrimoniales qui se sont nouées fort heureusement avec des filles, femmes ou cousines de Lékindou avec des éléments de la brigade implantée dans cette localité en raison de sa situation géographique comme localité-tampon à la frontière avec la République sœur du Congo, le gouverneur a réaffirmé aux habitants que ces éléments sont avant tout des Gabonais, leurs compatriotes, enfants au sens large de la famille africaine et de surcroit leurs protecteurs. C’est pourquoi, il les a exhortés, à leur tour, au respect des autorités et institutions, à une franche collaboration pour les aider à accomplir avec succès les missions qui leur sont assignées, non sans les inviter à veiller à une circulation des biens et des personnes à cette frontière dans le respect des lois et règlements applicables en la matière, au-delà des liens de parenté établis de part et d’autre.
Il a invité les populations du canton Bangando-Ngounié à ne pas se rendre complices des trafics en tout genre et de toute forme de clandestinité, au regard de ce qui se disait de manière voilée dans la foule. ’’La loi doit s’appliquer avec rigueur sur tout compatriote rendu coupable d’actes répréhensibles’’, a-t-il martelé. ’’Si d’aventure quelqu’un s’en trouvait offusqué par un mauvais traitement infligé par un agent, il y aurait lieu de saisir la hiérarchie militaire par les voies consacrées’’, a conseillé le réconciliateur de Lékindou, appelant toutefois les représentants de la loi à faire preuve de professionnalisme, examinant les cas en tenant compte des situations ou spécificités locales sans verser dans la mansuétude.