Dans l’affaire l’opposant à l’écrivain-journaliste français, l’ancien directeur de cabinet d’Ali Bongo a été «débouté de l’ensemble de ses demandes» par la 17e chambre correctionnelle de Paris en France.
Et de deux pour Pierre Péan dans son bras-de-fer contre le pouvoir de Libreville. Après le non-lieu prononcé en sa faveur, le jeudi 23 février, dans l’affaire l’ayant opposé à Ali Bongo, le président gabonais, qui le poursuivait pour «atteinte à la vie privée», l’écrivain-journaliste a remporté une nouvelle «victoire», le 19 mai. Il est sorti blanchi du procès intenté contre lui par Maixent Accrombessi, l’ancien directeur de cabinet d’Ali Bongo. L’actuel haut représentant spécial du président gabonais s’est vu «débouté de l’ensemble de ses demandes» par la 17e chambre correctionnelle de Paris. Son conseil n’est pas parvenu à confondre Pierre Péan et Sophie de Closets, la directrice des Editions Fayard, tous deux mis en examen le 7 septembre 2015 et renvoyés au tribunal correctionnel.
Pourtant, lors du dépôt de sa plainte avec constitution de partie civile, le 10 décembre 2014, Maixent Accrombessi estimait avoir été diffamé, «atteint dans honneur et sa réputation par différents passages» du livre Nouvelles affaires africaines-Mensonges et pillages au Gabon. Dans cet ouvrage de 16 chapitres, plusieurs passages le visent. Au tribunal, son conseil s’est appesanti sur les chapitres 13 et 14 de l’ouvrage, en relevant 13 passages qu’il a estimé diffamatoires. Si le chapitre 14 est précisément axé sur l’ancien dircab, sous le titre «Maixent, chef de la «légion étrangère»», qui évoque le rôle joué par ce dernier dans la conduite des affaires de l’Etat gabonais, les passages fâcheux du chapitre 13 aborde la question des crimes dits rituels, dont «le clan Bongo» serait le principal instigateur et bénéficiaire.
De ces 13 passages excipés par le plaignant, le conseil des prévenus a estimé que Maixent Accrombessi n’était pas nommément cité, notamment sur la question des crimes rituels. Le ministère public a quant à lui estimé que la plupart des passages n’étaient pas diffamatoires, bien que certains comportent «une imputation attentatoire à l’honneur et à la considération», à l’instar de ceux évoquant les prétendus détournements d’argent public organisé, entre autres, par l’ancien dircab. Toutefois, requérant la relaxe, le ministère public a estimé que «les prévenus pouvaient bénéficier de l’excuse de bonne foi pour le surplus des propos».
La carrière de Pierre Péan ne s’arrêtera donc pas avec le Gabon, comme l’avait annoncé, en décembre 2014, Alain-Claude Bilie-By-Nze alors qu’il était porte-parole de la présidence et annonçait le dépôt de plusieurs plaintes contre l’écrivain-journaliste. On est d’ailleurs toujours en attente de la plainte que Jean-Boniface Asselé, parent de Patience Dabany, avait annoncée à la suite de la sortie du livre. L’ancien général de police, qui avait mal goûté les doutes de l’auteur français sur la filiation entre Ali Bongo et sa «petite sœur»se serait-il ravisé, sentant un échec à venir ? Finalement, «la nasse» de Patrick Mouguiama-Daouda n’aura pas réussi à attraper le «silure».