A l’instar d’ autres pays du monde, le Gabon a célébré jeudi 18 mai 2017 la journée internationale du Musée sur le thème’’ Musées et histoire douloureuses : dire l’indicible dans les musées’’ en présence du Ministre des arts Alain Claude Billie By Nze. Le Gil, un masque de l’ethnie Fang était au centre des festivités au musée national de Libreville.
Loin d’être uniquement des objets esthétiques ou du simple bois travaillé, les masques Gil appartenant à l’ethnie fang ont été présentés au public hier au musée national de Libreville à l’occasion de la célébration de la Journée mondial du Musée sur le thème générique Musée et histoires douloureuses : dire l’indicible dans les musées.
Pour le directeur du musée national du Gabon Davy Willis Koumbi Evenga, le thème de cette année2017, met en lumière le rôle des musées qui, en se mettant au service de la société, peuvent devenir des centres de pacification des relations entre les peuples, les communautés et les groupes sociaux divers.
Reconnaissant l’implication du président de la République dans la valorisation de la culture, le patron du musée national a sollicité les plus hautes autorités pour l’amélioration des conditions de travail des employés qu’il dirige.
« Nous nous focalisons sur les différents aspects du masque Gil. J’ai commis un ouvrage intitulé l’enfant du masque et à cette occasion, je faisais dire à mon narrateur que ce ne sont pas des morceaux de bois, ce sont des êtres vivants. Ils sont porteurs d’une civilisation, d’une culture », a déclaré le Pr Luc Obiang lors de son exposé.
« Au delà du visuel représenté par deux types différents, le Gil est aussi défini comme une confrérie autour d’un officiant principal à qui on avait conféré le maximum d’autorité. Ce Gil avait pour fonction principale d’intervenir dans les villages dans les communautés afin de juger voire d’administrer des châtiments » explique t-il.
Considéré comme l’un des plus chers jusqu’à ce jour, le masque Gil dont l’un des exemplaires avait été vendu à 5 millions d’euros en 2003 se caractérise par sa taille, pouvant allant de 45 cm à 1 mètre et par son front bombé, (même s’ il existe des masques Gil au front plat ) avec des sourcils en forme d’arcs qui se rejoignent et un nez très prolongé qui prend tout le milieu du visage et une bouche qui fait la moue.
Selon des sources concordantes, c’est un masque d’homme qui n’était pas fait pour être porté mais qui était fait pour concentrer un certain nombre de pouvoirs utilisé lors de cérémonies.
Considérant la culture comme un élément de reconstitution non seulement du vivre ensemble mais aussi du devenir commun, le ministre des Arts et de la Culture Alain Claude Billie By Nze a appelé l’auditoire à se féliciter de ‘’la résistance des cultures malgré les affres de l’esclavage, de la colonisation, les assauts répétés d’une idéologie de l’oubli et de l’effacement.’’
Profitant de cette occasion, Alain Claude Billie By Nze A annoncé la mise en place d’un Conseil national des rites pour refonder l’identité culturelle, la réhabilitation de l’actuel musée national et la création d’un autre musée.