Le groupe Rougier a publié, mardi 16 mai 2017, les résultats de l’année 2016 de ses comptes, à l’issue de son conseil d’administration tenu la veille.
Rougier a annoncé à l’issue de son conseil d’administration avoir consolidé son recentrage stratégique en Afrique en levant 15 millions d’euros (environ 15,82 milliards FCFA) d’emprunt à long terme auprès de Proparco, filiale de l’Agence française de développement (AFD).
« En 2016, dans un contexte de contraction de la demande dans les principaux pays émergents, la branche Rougier Afrique International enregistre un chiffre d’affaires de 124,7 millions d’euros (81,67 milliards FCFA) en retrait de 11, 6% par rapport à 2015 », ont expliqué les responsables de cette entreprise dans un communiqué.
Faits marquants
Ce recul de l’activité s’explique par la baisse significative des prix à l’export de certaines essences et par la baisse d’un peu plus d’un tiers des ventes de négoce international en Afrique. Cette contraction pèse sur les marges, particulièrement au Cameroun, au Congo et au Gabon.
La branche Importation-distribution France poursuit la diversification de ses offres et de sa clientèle. Ses performances se traduisent par un chiffre d’affaires de 29,3 millions d’euros (à peu près 19,19 milliards FCFA) en hausse de 5,1% ; et un résultat opérationnel en nette amélioration qui est redevenu légèrement positif sur l’ensemble de l’exercice.
Comptes consolidés
Le résultat opérationnel est négatif de 0,8 million d’euro, soit 524 millions FCFA, contre un résultat positif d’un million d’euros (environ 655 millions FCFA). Il intègre en 2016 une dépréciation pour perte de valeur d'actifs immobilisés au Cameroun pour un montant de 1,6 million d’euros (1,04 milliard FCFA).
En revanche, en 2015, une dépréciation d’actifs au Gabon avait été enregistrée pour un montant de 1,5 million d’euros (982,5 millions FCFA). Le résultat opérationnel comprend également une plus-value réalisée sur la cession d’un actif immobilier en France pour un montant de 1,3 million d’euros (l’équivalent de 851,5 millions FCFA).
Après notamment un coût de l’endettement net de 3,4 millions d’euros (2,2 milliards FCFA) et une charge d'impôt de 1,5 millions d’euros, le résultat net total est négatif à hauteur de 6,3 millions d’euros (4,12 milliards FCFA) dont 3,9 millions d’euros en part du groupe Rougier.
Les capitaux propres consolidés au 31 décembre 2016 s’établissent à 51, 8 millions d’euros (un peu plus de 33,92 milliards FCFA), en diminution de 5,9 millions d’euros par rapport au 31 décembre 2015.
L’endettement financier brut atteint 58,9 millions d’euros (soit 38,57 milliards FCFA) au 31décembre 2016 contre 63,4 millions d’euros (41,52 milliards FCFA) au 31 décembre de 2015. La trésorerie est de 2,8 millions d’euros (1,83 milliards FCFA) à fin 2016 contre 6,3 millions d’euros à fin 2015.
Évènements postérieurs à l’exercice
Le Groupe Rougier vise en priorité la restauration de sa profitabilité et l’amélioration de ses ressources financières. Rougier SA a finalisé, en avril 2017, la cession d’un immeuble de placement à Ivry-sur-Seine pour un montant de 4,75 millions d’euros (3,11 milliards FCFA).
Parallèlement, Rougier Afrique International a signé le 12 mai 2017, avec Proparco, filiale de l'Agence Française de Développement (AFD), un emprunt de 15 millions d’euros (9,8 milliards FCFA) sur 10 ans, assorti d’une période de franchise en capital de trois ans.
Cette opération finance le démarrage des activités en République Centrafricaine, ainsi que certains projets de développement complémentaires du groupe Rougier en Afrique. Cet emprunt contribue à diversifier les sources de financements du groupe.
Rougier SA et ses filiales, Rougier Afrique international et Rougier Sylvaco panneaux, ont renégocié leurs lignes de financements avec les banques en France qui s’élevaient à 21,4 millions d’euros (environ 14 milliards FCFA) au 31 décembre 2016. Cet accord permet de pérenniser les financements du groupe à court terme.
Perspectives
Rougier poursuit le recentrage stratégique de ses activités en Afrique en privilégiant les productions à plus forte rentabilité, tout en optimisant ses flux logistiques et son organisation. Au Gabon, Rougier développe sa production forestière en se positionnant comme un acteur incontournable dans le développement d’une industrie forestière responsable.
Cette nouvelle dynamique se matérialise depuis février 2017 par un contrat majeur de fourniture de grumes avec GSEZ (Gabon Special Economic Zone), particulièrement structurant pour le développement des activités du Groupe au Gabon.
Parallèlement, Rougier prépare le démarrage de ses premières productions en République Centrafricaine. La mise en place de l’emprunt à moyen terme avec Proparco donne à Rougier les moyens de son développement dans le Bassin du Congo. L’entreprise entend ainsi renforcer ses positions concurrentielles et devrait bénéficier en 2017 du raffermissement des prix de vente sur ses marchés.