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Agriculture : une politique nationale sur la sécurité alimentaire adoptée
Publié le vendredi 19 mai 2017  |  Gabon Economie
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Elle compte créer une synergie entre les stratégies sectorielles en vue d’améliorer durablement la sécurité alimentaire, nutritionnelle et sanitaire d’ici 2025 au Gabon.

Au Gabon, d’après le Rapport global sur la nutrition 2015, 17,5% des enfants de zéro à cinq ans ont un retard de croissance. Malgré quelques efforts entrepris par les pouvoirs publics, les progrès restent insignifiants. Par ailleurs, on observe un taux d’anémie de 51% chez les femmes en âge de procréer, et une prévalence de l’obésité de 17,6% chez les hommes et 22,5% chez les femmes. Le taux d’allaitement maternel exclusif est particulièrement bas : à peine 6%.

Ces chiffres, présentés par Aissa Mamadoultaibou, de la représentation de la FAO à Libreville, révèlent des problèmes d’équilibre alimentaire au sein de la population gabonaise. Selon elle, « l’alimentation n’est pas assez diversifiée au Gabon dans la mesure où dans les trois repas journaliers, il n’y a généralement pas les quatre groupes d’aliments nécessaires pour équilibrer l’alimentation ».

Cet état de choses a naturellement des conséquences, non seulement sanitaires, mais aussi économiques et sur le développement du pays. Les personnes en retard de croissance ont des performances scolaires moindres, ce qui influence négativement leur productivité au travail, laquelle est la cause de 22% de pertes salariales. Et le développement économique en prend un coup, puisque cela entraîne un déficit de 11% du PIB (statistique africaine) et l’augmentation des dépenses de santé.

Horizon 2025

La question est suffisamment préoccupante pour que le gouvernement gabonais ait décidé, l’année dernière, de mettre en place une Politique nationale de sécurité alimentaire et nutritionnelle (PNSAN) pour « assurer à toute la population la sécurité alimentaire et nutritionnelle à l’horizon 2025 », comme l’a rappelé Hugues N’Gosso, coordonnateur national de la FAO, lors de la cérémonie de restitution de la PNSAN tenue à Libreville le 17 mai 2017. Et Hélder Muteia, coordonnateur du Bureau sous régional de la FAO pour l’Afrique centrale de préciser que la PNSAN va favoriser la synergie des stratégies et initiatives multisectorielles en vue d’améliorer durablement la sécurité alimentaire, sanitaire et nutritionnelle à l’horizon 2025.

Concerné au premier plan, le ministère de l’Agriculture est interpellé dans cette vision. « L’agriculture joue un rôle essentiel dans la lutte contre l’insécurité alimentaire, la faim et la pauvreté. Elle doit donc être orientée vers des méthodes de production plus durables sur le plan environnemental et plus justes sur le plan social », a soutenu le ministre Yves Fernand Manfoumbi en ouvrant les travaux de mercredi. Avant de confirmer qu’il s’agit, in fine, de réduire considérablement la dénutrition dans le pays en de diminuer, entre autres, les risques de maladies et les impacts sociaux-économiques de ce phénomène.

D’après ses explications, la PNSAN est un cadre fédérateur des stratégies et actions à entreprendre dans les domaines de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture, de la foresterie et en particuliers des produits forestiers non ligneux, de la nutrition, de la santé, de l’eau, de l’hygiène et de l’assainissement, de l’environnement et des changements climatiques, sans oublier l’éducation, la protection sociale et la résilience des moyens d’existence. Un vaste champ à cultiver pour s’assurer « que chaque homme, chaque femmes et chaque enfant vivant au Gabon puisse exercer son droit à une alimentation adéquate », a-t-il conclu.
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