Depuis quelques temps, la crise pétrolière a contraint les autres segments de l’économie à prendre le relais de l’or noir dans la constitution de la richesse nationale.
Il y a trois ans, le pétrole représentait 85,5% des recettes d’exportations, soit environ 45% du PIB du Gabon. Les exportations pétrolières représentaient alors 3 733,4 milliards FCFA sur un total cumulé de 4 364,5 milliards FCFA. Aujourd’hui, les recettes pétrolières culminent 1 652 milliards FCFA, soit une perte de 2 081 milliards FCFA entre 2014 et 2016, et une érosion d’environ 70% de sa valeur. Mais contre toute attente, le pays continue d’honorer ses engagements ainsi que ses échéances.
Actuellement, le poids du pétrole dans le PIB s’établit à 27%. Les autres segments de l’économie ont repris le flambeau de cette filière autrefois florissante qui fait les frais de la baisse de la production et de l’effondrement des cours. Sur 1557 milliards FCFA de recettes budgétaires en 2016, le pétrole n’a contribué qu’à hauteur de 423 milliards FCFA, soit une décote de près de 30% par rapport à l’exercice 2015 et de plus des deux tiers des recettes collectées par l’Etat.
Une tendance inversée à cause de la diversification des filières dont le poids dans l’économie ne cesse de croître. Ainsi par exemple, les impôts et taxes ont apporté malgré le manque à gagner de 442 milliards FCFA, plus de 1000 milliards FCFA. Les autres filières, malgré un repli de 25% de leur apport dans les recettes d’exportation par rapport à l’exercice 2015, ont tout de même contribué à hauteur de 514 milliards FCFA en 2016.
Avec la diminution de la production d’année en année, combinée à l’effondrement des cours, le pétrole verra son apport dans le budget se réduire davantage d’autant plus que de nouveaux champs n’ont pas été découverts pour endiguer la chute et relancer la production. Bien qu’il faille lier cette baisse de la production aux tensions sociales qu’ont connues les compagnies ces derniers temps ainsi que les difficultés techniques traversées par d’autres opérateurs.