L’institution de Bretton Woods vient de publier un rapport sur les performances des services d’eau en Afrique subsaharienne. Ce document analyse les performances opérationnelles, financières et clients de 306 services publics et privés d’eau, dans 41 pays, sur une période de 20 ans.
Le Programme conjoint OMS/UNICEF de suivi, d’approvisionnement en eau, et de l’assainissement (JMP), que cite abondamment l’étude, indique que la croissance démographique en Afrique n’a pas été suivie de l’accroissement de l’accès, au même rythme, dans certains services publics, de l’eau courante.
Si la proportion ayant accès à des services d’approvisionnement améliorés est passée de 48% à 68 % au cours de la même période, l’accès à l’eau courante est pondéré à 15% en 2015.
Dans les foyers urbains, l’accès à l’eau courante s’établit à 124 millions de personnes, soit un recul de 40% à 33% entre 2000 et 2015. Dans toute l’Afrique subsaharienne, le nombre de personnes impactées par l’accès au service de l’eau est passé de 74 millions, en 1990, à 153 millions en 2015.
Dans le même temps, note le rapport, « le nombre de services d’eau a connu une forte augmentation en Afrique alors qu’un nombre croissant de villes, notamment de petite taille, se dotaient des leurs».
Selon la Banque mondiale, les raisons du déclin de l’accès à l’eau dans les foyers de la partie subsaharienne du continent résident dans le fait que de nombreux services publics, municipaux ou privés d’eau, n’arrivent pas à couvrir leurs coûts d’exploitation et d’entretien.
Face à cette difficulté, l’élargissement de la couverture du nombre de ménages, du fait de la carence des ressources financières, se trouve hypothéqué.
« Autre raison, l’intervention des fonds publics qui couvrent une partie des coûts, entravant ainsi les investissements destinés à l’expansion du réseau. Cette dépendance à l’égard des transferts publics n’incite guère les services d’eau à améliorer leur performance financière.», fait observer le rapport.
La Banque mondiale démontre également que plusieurs services d’eau financièrement viables, sont réservés aux franges les plus aisées, et inabordables pour la majorité de la population. Ils deviennent «indésirables compte tenu de leurs importants avantages en matière de santé publique ».
Dans le même temps, souligne l’étude, des services «abordables mais financièrement non viables se traduisent généralement par un manque d’entretien, et par des services de piètre qualité que les consommateurs ne veulent pas payer, décourageant ainsi les clients potentiels à se raccorder au réseau et les clients existants à payer pour l’eau courante».