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Les afro-descendants à Libreville pour refonder une humanité brisée
Publié le jeudi 18 mai 2017  |  Gabon Review
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Les travaux de la semaine de la décennie internationale des personnes d’ascendance africaine (2015-2024) ont été ouverts le 17 mai 2017, dans la capitale gabonaise, sur le thème «Afrique, ma terre première». But, réfléchir sur le rôle que l’«Afrique bantu» et sa descendance doivent jouer dans la construction d’un monde meilleur.

Les spécialistes et membres des communautés afro-descendantes sont réunis à Libreville du 17 au 19 mai pour interroger le passé, le présent et sonder l’avenir des personnes d’ascendance africaine, notamment sur les moyens de mieux panser des blessures respectives que la traite transatlantique a engendré. Cette semaine devrait permettre aux Africains du continent de partager les systèmes et mécanismes qu’ils ont développés pour ne pas oublier.

Cette rencontre scientifique annuelle inscrit désormais dans l’agenda du Centre international de civilisation bantu (Ciciba), jusqu’à l’horizon 2024, débattra pendant les vingt-quatre prochaines heures, entre autres de la traite négrière, la déportation, l’esclavage, l’incubation créole et les retrouvailles Afrique/Amérique : l’art comme moyen de survie (rastafarisme, pan-négrisme, panafricanisme, littérature). Elle constitue, selon le Premier ministre, Emmanuel Issoze Ngondet, pour les personnes afro-descendantes, pour l’Afrique en général et le Gabon en particulier, «un moment d’une exceptionnelle gravité».

«Elle donne l’occasion, l’espace de quelques heures, à des personnes dont des ancêtres communs avaient été brutalement séparés, de reconstituer ces identités jadis éparpillées au gré d’une histoire hélas bien souvent douloureuse», a souligné le chef du gouvernement à l’ouverture des travaux. Déclarant que le Gabon, en acceptant d’abriter ces assises, «entend accomplir sa part du devoir de mémoire et de solidarité en faveur de toutes les victimes du déni de l’humanité».

Selon les organisateurs de cette rencontre, plusieurs documents seront produits à terme. Notamment, la déclaration de Libreville, le rapport final de la semaine assorti des principales recommandations ; l’édition des actes de la semaine et leur diffusion à l’intention des instances des Nations-unies, des universités et du grand publics ; l’édification et l’amorce de constitution d’une équipe de chercheurs africains et afro-descendants disposés à accompagner la mise en œuvre du programme dans sa déclinaison africaine aux côtés du Ciciba.

Ces assises, les premières du genre dans le monde, depuis la proclamation de la période 2015-2024, comme «Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine», par l’Assemblée générale de l’Organisation des nations unies (Onu), doivent permettre aux Etats membres de prendre des mesures concrètes et pratiques, au moyen de l’adoption et de l’application effective de cadres juridiques, de politiques et de programmes nationaux et internationaux, pour lutter contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance des personnes d’ascendance africaine.
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