Dans le bras-de-fer l’opposant à l’Etat gabonais, l’homme d’affaires italien promet de ne pas se laisser faire, et de se donner les moyens pour «mettre à genoux» son débiteur. Guido Santullo nie également avoir donné de l’argent et du marbre à un ministre gabonais.
Il l’avait déjà fait plier il y a quelques années, en faisant saisir l’hôtel particulier d’Omar Bongo, le Pozzo di Borgo à Paris (France). Guido Santullo entend renouveler l’exploit. L’homme d’affaires italien aurait d’ailleurs déjà mis à exécution sa menace, en saisissant, dans la capitale française, la cour internationale d’arbitrage et le tribunal de commerce qui, selon l’hebdomadaire Jeune Afrique (n° 2940), a une nouvelle fois décidé de la saisie provisoire du même hôtel particulier. «Je ne me laisserai pas faire, je me donnerai les moyens de les mettre à genoux», a-t-il promis.
Si le patron du groupement de BTP Santullo-Sericom se montre si déterminé, c’est que l’affaire l’opposant à l’Etat gabonais engage une grosse somme : 350 milliards de francs CFA. De l’argent qu’il dit avoir dépensé pour le préfinancement de divers chantiers dans le pays, dont le plus problématique, le pont sur la Banio, ayant conduit à l’arrestation de plusieurs hauts cadres de l’administration publique parmi lesquels l’ancien ministre des Infrastructures Magloire Ngambia. Cet ancien ministre, aujourd’hui à Sans-Famille, aurait bénéficié de quelques largesses de l’homme d’affaires italien, notamment une virée dans la sous-région à bord de l’un de ses deux Falcon 900.
Pourtant, Guido Santullo affirme qu’il ne s’est jamais agi de corruption au sujet de Magloire Ngambia. «Le président (de la République) m’a demandé, les yeux dans les yeux, si j’avais corrompu des ministres, je lui répondu que non», a confié l’Italien, niant au passage avoir remis de l’argent à Léon N’Zouba, ainsi que l’ont récemment rapporté les hebdomadaires gabonais La Loupe et Echos du nord, en avril dernier. «Des journalistes ont prétendu que j’avais offert 50 millions de francs CFA, mais aussi du marbre, au ministre de la Santé. C’est faux !», s’est défendu l’homme d’affaires, disant n’avoir «jamais donné le moindre centime à personne».