Après l’inauguration il y a plus d’une semaine de l’usine Gabon Mining de traitement de manganèse dans la province du Haut Ogooué, à Franceville, le rêve gabonais d’être un pays industrialisé d’ici trois ans, c’est-à-dire en 2020, prend progressivement forme. Parvenir à cet objectif n’est malheureusement pas une mince affaire.
Hier, c’est-à-dire en 2015 et dans la même province, c’était le Complexe Métallurgique de Moanda (C2M) qui avait été inauguré au grand bonheur de la formation technique gabonaise. Aujourd’hui, près de deux ans après, c’est au tour d’une usine de valorisation de minerais d’être inaugurée. Ces deux projets avec d’autres en cours dans le pays comme le projet de vaste implantation de l’entreprise agro-industrielle Olam offrent au Gabon des perspectives de développement de son industrie jamais envisagées par le passé. Cet élan, certes encore précaire tient cependant à la volonté des autorités gabonaises de voir le Gabon être une source de transformation de ses matières premières plus qu’un simple exportateurs des produits bruts comme ce fut le cas durant des décennies entières.
Arrêté à la date butoir de 2020, le Gabon progresse lentement vers son objectif. Les coups d’accélérateurs lancés dans la filière bois, le secteur agricole avec le programme Graine et les investissements réalisés par la multinationale Olam dans la culture de palmerai et la transformation de noix de palme pour a production d’huile témoigne des efforts du Gabon à y arriver mais le terrain est encore trop précaire et plusieurs obstacles d’ordres politiques et structurels entravent ou pourraient entraver les ambitions du Gabon. C’est notamment le cas de la recherche et développement (R&D) qui pose encore problème dans un pays qui guette l’industrialisation de ces filières, l’existence d’une logistique peu dynamique et le déficit en infrastructures notamment en télécommunications.
L’industrialisation, primaire soit telle, répond à un processus complexe que le Gabon bien qu’ancré dans une nouvelle démarche de développement économique n’a pas encore amorcé. Cela se démontre dans les processus de production nationaux, les mécanismes de promotion de produit nationaux et logistiques encore embryonnaires. Pour parvenir donc à une première transformation avant exportation d’ici 2020 telle que voulue par le Président de la République, le Gabon doit commencer par surmonter les faiblesses qui ralentissent le développement de son industrie.