Depuis sa livraison officielle en 2005, le bâtiment abritant le Sénat gabonais n’a pas bénéficié d’un véritable entretien, au point que son état de dégradation préoccupe aujourd’hui sénateurs et usagers.
Dans les jours qui viennent, le 23 mai, Lucie Milebou Mboussou et ses collègues accueilleront une délégation d’élus chinois conduite par Ji Bingxuan, le vice-président du comité permanent de l’Assemblée populaire nationale de Chine. La présidente du Sénat attend cette visite avec une boule au ventre. Le bâtiment abritant l’institution dont elle a la charge est dans un piteux état depuis de longs mois, et son homologue chinois risque de le remarquer.
Peinture défraichie, problèmes d’électricité et de plomberie, fontaine mal entretenue, vitres sales et brisées par endroits… Depuis sa livraison officielle en novembre 2005, le bâtiment n’a pas bénéficié d’un véritable entretien. Alors même que les préparatifs du 20e anniversaire de la chambre haute du Parlement vont bon train, la question de la dégradation du palais Omar Bongo Ondimba a été abordée au cours d’une réunion du bureau du Sénat, mercredi 10 mai. Tous les participants à cette rencontre se sont accordés sur la nécessité d’engager au plus vite des travaux d’entretien, pour éviter que le bâtiment ne se dégrade davantage. Les principales préoccupations des sénateurs se sont notamment portées sur l’état de l’hémicycle Georges Rawiri, où les séances parlementaires se tiennent, ainsi que sur un ensemble de compartiments de l’immeuble, qui vont du rez-de-chaussée jusqu’au dernier étage. Au cours des travaux, les sénateurs ont jugé utile de mettre sur pied une commission chargée de répertorier tous les dysfonctionnements existants, tout en identifiant les travaux précis à entreprendre.
La construction du palais Omar Bongo Ondimba a coûté «environ 20 millions de dollars US», selon le site infosplusgabon.com. Il s’agissait de «prêts sans intérêt» accordés par la Chine à l’Etat gabonais. Des prêts ayant nécessité la signature de trois accords en octobre 1999, décembre 2000 et en novembre 2001. C’est au bout de 30 mois que Shanghai Construction Group (SCG) a livré le bâtiment, que certains usagers jugent inachevé. En 2005, lors de la livraison du bâtiment, l’on avait pourtant annoncé que «l’entretien du bâtiment fera l’objet d’une convention entre le Gabon et la Chine afin qu’une dizaine de coopérants chinois encadrent les ouvriers gabonais sur place». Il semble que rien n’ait été fait conformément à cette annonce.