Le Syndicat national des magistrats gabonais (Synamag) a voté en assemblée générale ordinaire, le 11 mai 2017, la reprise de la grève suspendue le 15 février dernier.
Lassés par le peu d’intérêt que la tutelle accorde à leurs revendications, les magistrats ont voté à l’unanimité pour une reprise du mouvement de grève suspendu depuis un trimestre. La décision a été prise au cours de l’assemblée générale de compte-rendu des négociations avec la tutelle, tenue le 11 mai à la salle d’apparat du palais de justice de Libreville. Les modalités et les conditions de cette décision seront définies et communiquées d’ici une semaine.
Selon les magistrats, les trois mois de négociations engagées avec la tutelle, n’ont débouché que sur des promesses au tour des six points de revendications. Deux seulement de ces points ont trouvé une satisfaction minimaliste. «Nous n’avons eu que la bonne foi du garde des Sceaux. Malheureusement, nous ne pouvons pas transmettre aux collègues qui ont manifestement demandé que nous reconduisions le mouvement de grève, les sentiments que nous avons par rapport à tous les engagements que peut prendre le garde des Sceau», a regretté le président du Synamag, Germain Nguema Ella.
Parmi les points satisfaits, le Synamag relève la réception d’une partie de nouvelles toges, dont le reste est attendu avant la fin juin ; l’attribution des locaux de Batterie IV au tribunal administratif et à la cour d’appel administrative de Libreville ; le paiement de la Prime d’incitation à la performance (PIP) dont il reste à payer celle de décembre 2014.
S’agissant de la mise en œuvre du décret 404 du 20 août 2015, fixant le régime de rémunération des agents civils de l’Etat et portant reclassement, prévue pour le 25 mars dernier, rien n’a évolué. De même que les points concernant les bâtiments devant abriter les tribunaux administratifs de Port-Gentil et de Franceville. La question des affectations sera, quant à elle, traitée au prochain conseil supérieur de la magistrature, ont relevé les magistrats.
«Il faut quand même qu’on nous écoute. Nous avons suspendu le mouvement parce que nous estimons qu’il y aura forcément des avancées. Malheureusement rien n’a été fait et nous ne sommes que dans le cadre des promesses», a déploré Germain Nguema Ella.