En dépit de quelques mésententes sur d’autres points, opposants et représentants de la majorité de la commission 2 se sont accordés sur la nécessité de revenir à une élection présidentielle à deux tours.
Ils y sont presque. Opposants et représentants de la majorité prenant part aux travaux de la commission 2 traitant des réformes électorales sont en passe de trouver un accord sur le retour du second tour à l’élection présidentielle. «Il est possible que tout le monde tombe d’accord (sur la question). Ce n’est pas encore le cas, mais on s’achemine vers des élections à deux tours», a fait savoir Paul Biyoghé Mba, lundi 8 mai. Le co-président (majorité) de la commission s’est tout de même voulu prudent, en n’écartant pas la possibilité d’une «volte-face» d’ici à la fin des travaux, qui pourrait venir d’un camp ou de l’autre.
En attendant, les débats n’ont pas fini de s’enflammer au sein de cette commission. Si les participants sont parvenus à des accords «à 80%» sur les questions liées au redécoupage électoral et le mode de votation, plusieurs points de blocages subsistent et les positions des deux camps tendent à ne pas bouger, notamment au sujet du rôle des deux principaux intervenants dans le processus électoral : le ministère de l’Intérieur et la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cenap). Sur cette question, a avoué Paul Biyoghé Mba, «il y a des divergences très fortes».
«Nous sommes pour que le ministère de l’Intérieur joue un rôle majeur, nos compatriotes de l’opposition ne sont pas du tout de cet avis. Il y a aussi la question de la Cenap, dont nous avons une orientation quand eux (les opposants) ont une orientation maximaliste. Mais nous pensons qu’il ne faut jamais écarter l’administration. Dans un pays de droit démocratique, elle a un rôle à jouer. Il faut simplement identifier les faiblesses tant que faire se peut, y compris au sujet du contentieux à la Cour constitutionnelle», a déclaré le co-président (majorité) de la commission 2. Tout laisse penser que les travaux dans cette commission prendront plus de temps que prévu.
C’est à la suite de la modification de la Constitution en 2003 par Omar Bongo Ondimba que le Gabon a officiellement adopté le système d’élection présidentielle à un tour. Depuis, si les soutiens du défunt président s’en réjouissaient, aujourd’hui, passés à l’opposition, cette modification leur paraît antidémocratique. Espérons dès lors qu’Ali Bongo veuille bien consentir à revenir à une élection présidentielle à deux tours.