Libreville – Journée historique ce 8 mai 2017 dans le Haut Ogooué. Le chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba a dévoilé la plaque commémorative de l’inauguration d’une seconde usine de traitement de manganèse au Gabon. Ce geste symbolique ouvre une nouvelle page de l’histoire minière du pays et surtout soumet à la concurrence la Compagnie minière de l’Ogooué (COMILOG) qui régnait en maitre absolu dans ce segment.
Le duel opposera dorénavant en terre gabonaise, les français aux indiens. Les français ont trop d’années d’expérience sur le terrain gabonais. Leur exploitation de manganèse a débuté en 1962. Plus de 55 ans de présence soutenue et sans interruption. COMILOG maitrise les sols, le climat, les techniques. Plus encore, la filiale gabonaise du groupe métallurgique français Eramet est concessionnaire de l’unique chemin de fer qui permet de transporter le minerai de Franceville vers le port d’Owendo sur environ 610 km.
Depuis que COMILOG a pris le contrôle de la Société d’exploitation du chemin de fer Gabonais (SETRAG), les trains minéraliers sont prioritaires sur la voie. Avec l’arrivée de la Nouvelle Gabon Maning (NGM), quels sont les trains minéraliers qui seront prioritaires ? Le souci de capacité de la voie longtemps évoqué ne va-t-il pas ressurgir avec acquitté ?
COMILOG table toujours sur une production de 6 millions de tonnes à une échéance toujours repoussée. Ses réserves prouvées seraient de 150 ans.
La Nouvelle Gabon Maning (NGM), fruit d’un partenariat public-privé entre le Gabon et des investisseurs indiens arrive également avec d’énormes ambitions. Sa première usine produira 300 000 tonnes de manganèse. Mais dans 3 ans, une seconde produira 1,4 million de tonne par an soit un total annuel de 1,7 million par an pour NGM. A ce rythme ses réserves s’épuiseraient après 20 ans.
La SETRAG dans sa configuration actuelle sera-t-elle capable de supporter un tel trafic ? Sachant qu’à Ndjolé, le long de la même voie, les chinois aussi s’apprêtent à lancer leur exploitation de manganèse.
L’unique investissement réalisé pour éviter le clash entre ces différents investisseurs, c’est le nouveau terminal minéralier d’Olam dans la périphérie du port d’Owendo. Pour le reste, les nouveaux venus risquent de subir le diktat de COMILOG, le doyen sinon le maître des lieux.