En honorant cette conférence dédiée à la jeunesse samedi 6 mai dernier à Libreville, les deux figures de l’opposition gabonaise, témoins de l’histoire politique et de la crise des valeurs en milieu jeune ont versé des contributions à cet échange.
Un homme qui porte l’histoire du Gabon et un autre qui voudrait porter son avenir. C’est en ces termes que les organisateurs de la conférence Citizen meet-up ont introduit respectivement Paul Mba Abessole et Mike Jocktane, invités à s’exprimer devant une centaine de jeunes à l’institut français. Le président du Rassemblement pour le Gabon (RPG) qui a déjà annoncé son départ de la tête de son parti, a eu plus d’une heure pour restituer sa part de vérité sur l’histoire politique gabonaise des années 90. Il a été question de conférence nationale et de l’élection présidentielle de 1993.
Au sujet de ses premiers contacts avec le président Omar Bongo, avant l’organisation de la conférence nationale de 1990, le père Paul Mba Abessole a rendu hommage à un homme, le Général Samuel Mbaye, qui selon lui a joué le rôle clé d’intermédiaire dans le rapprochement avec les autorités gabonaises de l’époque. Fidèle à sa volonté de promouvoir la culture gabonaise, Paul Mba Abessole a dénoncé la déperdition du système de valeurs gabonais et a exhorté les jeunes à se réapproprier toutes ces valeurs pour vivre pleinement leur citoyenneté. Pour coller à l’actualité, le président sortant du RPG a déclaré avec gravité ceci : «le Gabon n’est pas en crise, parce que son sol n’est pas en crise. Ce sont plutôt les hommes qui sont en crise».
L’évêque Mike Jocktane à quant à lui traité de la deuxième thématique de la conférence : «Quels sont les ressorts du génie de la jeunesse gabonaise en temps de crise ?» S’appuyant sur certains passages de la bible, il a exprimé sa volonté de voir la jeunesse gabonaise changer de logiciel mental au moyen de l’éducation et de la formation. C’est en étant bien formés que les jeunes peuvent pleinement participer à l’essor du pays. Mike Jocktane a aussi regretté le fait que les héros nationaux n’étaient plus célébrés et que les jeunes manquaient parfois de modèles. Il y a un champ immense des possibles à la portée de la jeunesse gabonaise.
Le co-président de la Citizen meet-up, Joe Dioumy Moubassango s’est félicité du succès de cette sixième édition de la Citizen meet-up : «Nous avons voulu retisser le fil de l’histoire pour mieux aborder l’avenir. C’est exactement ce qui a prévalu dans le choix de nos intervenants». La jeunesse n’a pas été en reste puisque deux jeunes, Jack Koudri et Igor Odjir, se sont distingués par leurs brillants exposés lors de cette conférence. De telles initiatives doivent se multiplier pour sortir la jeunesse gabonaise de l’isolement intellectuel entretenu par le grand nombre de bars situés aux abords des établissements.