Libreville – Le ministre gabonais de la Communication, Alain Claude Bilie By Nze a, dans un discours à l’occasion de la célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse, défendu fermement le nouveau code de la communication tant décrié par la presse nationale.
» Le nouveau Code de la communication, tant vilipendé, exprime cette option de la liberté, associée à la responsabilité« , a affirmé d’emblée le ministre.
» Permettez-moi de m’étonner d’entendre les journalistes se faire les chantres d’une déresponsabilisation des imprimeurs, distributeurs et diffuseurs, rendus solidaires par la nouvelle loi en matière de délit de presse« , a argumenté le ministre.
Pour le législateur gabonais, » il est clair aujourd’hui que la loi accorde des libertés, mais définit aussi les limites pour les garantir. La suppression des peines privatives de liberté a été actée dans le nouveau Code de la communication. C’est la dépénalisation. Mais ceci ne supprime pas les délits de presse, qui instaurent des responsabilités individuelles et collectives à la fois, depuis le distributeur jusqu’à l’éditeur de publication. C’est le même système qui existe en France depuis la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse« .
Selon le ministre, cette responsabilité collective s’accompagne bien en France de peines, se chiffrant parfois à des dizaines milliers d’euros, en plus des emprisonnements. La loi gabonaise est bien modeste à ce sujet.
» Au Gabon, certains tentent de faire croire que liberté signifie licence. Notez à ce propos qu’au mois d’avril dernier, le Gouvernement allemand a lancé une guerre contre les réseaux sociaux et a, dans son collimateur, des réseaux tels que Facebook, Twitter et autres, pour traquer et condamner à de lourdes amendes les délinquants, que ce soient des personnes morales ou physiques. Là encore, les peines se chiffrent à des millions d’euros« , a-t-il comparé.
» A la vérité, il nous faut nous approprier le nouveau Code de la communication. Au cours des discussions que nous avons dans la cadre du Dialogue national, un certain nombre d’acteurs voudraient le voir simplement abrogé. Ils ne l’ont pas lu. Ce Code de la communication apporte des avancées significatives, même si, il faut en convenir, des correctifs peuvent être apportés à son application« , a conseillé Bilie By Nze.
» Nous travaillons actuellement avec le concours du CNC à l’élaboration du texte d’application. Nous travaillons également à impliquer davantage le secteur de l’économie numérique en ce qui concerne les médias en ligne qui, chacun peut le reconnaître aujourd’hui, ont pris une part de plus en plus importante dans le quotidien de nos compatriotes« , a annoncé le ministre.
» Nous avons apporté de la souplesse à l’application de ce Code de la communication grâce à un dialogue ouvert avec les éditeurs. Nous souhaitons que la collaboration, le dialogue entre les pouvoirs publics et les éditeurs, soient permanents« , a-t-il conclu.
Le Gabon occupe le 100ème rang mondial sur 180 pays, selon le classement 2016 publié par l’ONG Reporters sans frontières (RSF). Il a perdu 5 points par rapport à 2015, année où le pays était classé 95ème mondial.