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Dialogue politique : panacée de la crise postélectorale ?
Publié le mercredi 3 mai 2017  |  Gaboneco
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© Autre presse par DR
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Au Gabon, les gouvernants fondent de réels espoirs quant au retour de la sérénité dans le pays, le mode opératoire retenu n’est autre que le dialogue politique. Une grand-messe qui selon eux entraînera de fait l’accalmie et la sérénité dans le pays en proie à une crise post-électorale sans précédent. Un avis que ne partagent pas certains acteurs de l’opposition. Se pose alors la problématique de l’impact dudit dialogue sur la crise sociopolitique ?
« C’est la crise ! », telle est la rengaine prononcée presque par toutes les lèvres gabonaises. Une crise économique, sociale et politique sans précédent ! En effet, depuis bientôt trois ans, (période correspondant à la sortie du bois du nouveau chef de file de l’opposition gabonaise, Jean Ping), la crise s’enlise chaque jour un peu plus. A l’époque en fins observateurs, plusieurs opposants, l’actuel Médiateur de la République, Laure Olga Ngondjou et d’autres acteurs de la société civile avaient appelé à la tenue d’une conférence nationale inclusive ou dialogue, c’est selon, pour désamorcer la bombe sociale prête à exploser.

Une demande balayée en son temps d’un revers de la main par Ali Bongo qui avait dit « (…) ne pas discuter avec des gens qui méprisent et bafouent les institutions ». Et le pourrissement sociopolitique continua sa progression jusqu’au 31 août dernier où il atteignit son « paroxysme ». Ce jour, la proclamation des résultats de la Présidentielle par Pacôme Moubelet Boubeya, alors Ministre de l’Intérieur, a donné immédiatement lieu à des émeutes populaires. Devant ces impondérables, Ali Bongo Ondimba se résigna à lâcher du lest et à accepter de dialoguer. Toutefois, son challengeur Jean Ping qui revendique toujours sa victoire au dernier scrutin tient mordicus à ne pas donner son quitus à cette « mascarade », (Ndlr : tel est le qualificatif employé par ce dernier pour parler du dialogue convoqué par Ali Bongo). Jean Ping est même allé plus loin, en organisant son propre dialogue, dénommée « Dialogue national pour l’Alternance » et ce, bien avant celui qui se tient actuellement.

Dialoguer, un impératif !

« Aujourd’hui, la nécessité politique commande d’aller plus loin. En effet, comme je l’avais déjà dit, il y a quelques mois, devant le Congrès, notre pays se trouve dans un espace-temps particulier où le vieux monde, dominé par les privilèges indus, n’a pas complètement disparu, et où le nouveau, celui de l’égalité des chances, tarde à naître. C’est cette tension, et rien d’autre, qui fait fondamentalement crise », a reconnu Ali Bongo le 28 mars dernier à l’ouverture du dialogue, tout en minimisant ou presque la portée de la crise politique qui sévit au Gabon.

Observateur de la sphère politique, le présentateur de l’émission « Ici, l’Afrique » sur Gabon 24 et par ailleurs correspondant de Medi1tv, Ismaël Obiang Nzé est d’avis que dans le contexte actuel, le dialogue constitue un passage obligatoire. « Quand le fossé devient trop important entre les citoyens d’une même nation, le risque d’une guerre civile est inévitable », prévient le confrère.

Pour une grande frange de l’opposition, le rendez-vous du stade d’Angondjé où se déroule les travaux ne valent pas grand-chose, c’est du moins la substance du message d’Alexandre Barro Chambrier, président du Rassemblement Héritage & Modernité sur TV5 Monde, le 27 avril dernier. « Il s’agit d’un monologue (…) Nous sortons d’une situation très grave : une crise politique, économique et sociale, avec un déni de démocratie », a déclaré Alexandre Barro Chambrier avant d’ajouter « Cette parodie de dialogue est destinée à montrer à l’opinion internationale qu’au Gabon, les choses se déroulent normalement. Alors que le pays est bloqué, paralysé, qu’il y a des grèves perlées, que la situation économique et sociale est désastreuse. Telle est la réalité ! ».

Quid du dénouement de la crise postélectorale ?

Au-delà des positions politiques partisanes, l’actuel dialogue pèche par sa forme et non par son fond. En effet, le contexte impose à tous les protagonistes la négociation. D’ailleurs, la maxime populaire « du débat jaillit la lumière » est aujourd’hui plus que d’actualité. La sortie de crise passe inévitablement par la seule volonté des acteurs politique.

A en croire Alix Ida Moussavou, journaliste du desk politique du quotidien privé, Matin Equatorial, « Le dialogue est une bonne chose et peut ramener la sérénité si et seulement si les acteurs mettent leurs égos de côté pour privilégier l’intérêt supérieur de la Nation ». Cette dernière de rajouter « les leaders d’opinion sont bien placés pour gérer le peuple, du moins les personnes qui les suivent et donc s’ils jouent la carte de la tempérance, le peuple les suivra ».

Son confrère Ismaël Obiang Nzé lui emboîte le pas. « C’est une question de bonne foi et de volonté politique ! Face à une situation que tout le monde qualifie de préoccupante pour le pays, après la présidentielle querellée d’août dernier, il fallait absolument s’asseoir. L’espoir qu’on parvienne à l’apaisement est permis », lance-t-il.

En somme les tenants du pouvoir sont donc face à leurs responsabilités. Vont-ils œuvrer au dénouement de la crise en appliquant les recommandations du dialogue, et ce, même si celles-ci jouent en leur défaveur. Trop tôt pour le dire, attendons de voir…

Yannick Franz IGOHO
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