Crise de l’emploi, salaires impayés, violation multiforme des droits des travailleurs, inflation galopante, tels sont les maux minant le monde professionnel plus d’un siècle après l’instauration de la fête internationale du travail. Au Gabon, de nombreux professionnels ne considèrent plus le travail comme un vecteur d’épanouissement.
Au Gabon, la célébration de la fête du « 1er mai » a été bien différente des années précédentes lors desquelles la dimension socioprofessionnelle de l’événement était importante. En effet, l’impact voire le rôle du travailleur dans la bonne marche de l’entreprise était magnifié. De nos jours, cette tradition tacite est en passe de s’estomper, à cause de la crise qui secoue le pays. C’est pourquoi de nombreux actifs ne sont plus enthousiastes quant à la célébration de ladite fête, pire ils considèrent les frais déboursés par l’employeur pour le repas circonstanciel comme de l’argent jeté par les fenêtres. Pour eux, cet argent doit plutôt être reversé aux travailleurs en guise de primes surtout en ce temps de crise où le travail est désormais perçu comme un simple moyen de subsistance comme le soutient le philosophe et économiste Adam Smith, et non d’épanouissement tel que présenté avant. C’est certainement ce qui justifie le sentiment généralisé des travailleurs à entrevoir un avenir peu reluisant, notamment avec la violation des droits des travailleurs et l’inflation galopante.
Au fil du temps, le rôle et l’enjeu du travail ont été dénaturés au profit des visées et autres intérêts capitalistes. Ce cri de détresse des employés montre à quel point la situation est grave. Contrairement à hier, les niveaux élevés de qualifications, dans certaines entreprises ne permettent pas d’inverser cette injustice sociale. Et les années à venir pourraient être plus complexes pour le travailleur que celles d’aujourd’hui.