Libreville – Le projet d’élection de la reine des vierges, un concours envisagé par une église opérant au Gabon, est une atteinte aux bonnes mœurs et comporte de risques de sécurité, selon le ministère de l’Intérieur qui a interdit cet « étrange » concours.
« Il est (…) difficile de laisser prospérer une telle entreprise préjudiciable à la dignité et à la sécurité de ces mineurs et qui heurte notre contexte culturel, notre vivre ensemble…notre sociologie, en exposant ces jeunes filles à plusieurs risques », a expliqué le Directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur, Roger Mengue Ekomie qui a reçu récemment les organisateurs pour leur expliquer « les risques de stigmatisation et d’atteinte aux bonnes mœurs qui découleraient d’une telle organisation », selon un communiqué du ministère.
Durant cette audience, le ministère de l’Intérieur a mis face à face, les responsables de l’Eglise Ministère centre des rachetés (MCR) avec le Commandant en chef en second des Forces de Police Nationale en charge des opérations, le Général Yves Marcel Mapangou, de deux conseillers du ministre, le directeur de la Documentation intérieure et le Chef de service des enquêtes administratives à la Direction générale de la Documentation et de l’Immigration.
« Recruter, faire subir des examens médicaux à des mineurs qui n’ont pas encore le libre arbitre, pour rechercher un statut de virginité à l’effet d’organiser un concours, viole la législation en vigueur en matière de protection des mineurs en République Gabonaise et porte atteinte aux bonnes mœurs », insiste le ministère de l’Intérieur.
Plus grave, l’église qui se proposait d’organiser ce concours n’a aucune compétence pour le faire, selon le communiqué.
« Du point de vue de l’Administration et de la loi, cette démarche comporte plusieurs écueils. Au nombre des griefs faits à cette organisation, il y a le fait que l’activité qu’elle se propose de mener ne correspond pas à ses objectifs qui s’inscrivent exclusivement dans le domaine de la religion. Et le fait d’avoir le récépissé provisoire n° 135/MISPIDSG/CE du Ministère de l’Intérieur ne lui confère pas une personnalité juridique pour mener ces activités tout comme les Associations Femmes Missionnaires pour Christ (AFMC) et Femmes Sages pour Christ(AFSC) qui promeuvent cet événement », précise le texte dont Gabonactu.com s’est procuré une copie.
Le communiqué ne présente pas les arguments développés par les responsables de l’église présents à la réunion. L’église était notamment représentée par la Prophétesse Sylvie Allela Bekalé, responsable du Ministère Centre des Rachetés, Clarisse Bele Madoungou, Mireille Bonard et Samariva Adiahenot, toutes seraient des Sages-femmes.
Au Gabon, les jeunes filles ont généralement une vie sexuelle précoce. Certaines ont leur premier enfant à 15 ans. D’autres se livrent à des avortements clandestins aux risques incalculables. L’initiative ressemble à un projet d’éducation de la jeune fille.